Thales prépare ses munitions pour répondre à la demande

information fournie par Investir 04/04/2023 à 09:00

batiment thales (Crédit: / Adobe Stock)

Thales a publié de bons résultats annuels, portés par le boom de la défense, le redémarrage de l'aéronautique civile, la bonne santé du spatial et le succès de l'intégration de l'ex-Gemalto (division Identité et sécurité numériques, DIS).

Parmi les éléments marquants, les prises de commandes ont atteint le niveau record de 23,6 milliards d'euros (+16 % en organique), intégrant celle, géante, des quatre-vingts Rafale émiratis mais aussi de nombreuses petites commandes, ce qui porte le book-to-bill (prises de commandes sur chiffre d'affaires) à 1,34 et même 1,43 hors DIS, où les cycles sont courts. La croissance organique des ventes a atteint le haut de la fourchette de prévision (5,5 %). Par ailleurs, la marge opérationnelle est passée de 10,2 % à 11 %, une rentabilité inédite pour le groupe, malgré des tensions dans la chaîne d'approvisionnement et un contexte toujours compliqué. Enfin, le cash-flow opérationnel a dépassé le record de 2021, à 2,5 milliards.

Pour 2023, Thales table de nouveau sur un book-to-bill supérieur à 1, une croissance organique entre 4 % et 7 % et une amélioration de la marge opérationnelle, entre 11,5 % et 11,8 % des facturations. Enfin, l'objectif de cash-flow opérationnel sur la période 2019-2023 est une nouvelle fois relevé, à plus de 130 % du résultat net ajusté et à 6,5 milliards cumulés entre 2021 et 2023.

Pas d'« effet Ukraine »

Interrogé au sujet de l'impact de la guerre en Ukraine sur la dynamique du groupe, le PDG Patrice Caine a indiqué qu'elle « n'a pas eu d'effet à court terme sur les prises de commandes du groupe, en tout cas pas matériellement, quand on fait 23 milliards de prises de commandes totales ». Les équipements produits par Thales et fournis à l'Ukraine, comme les véhicules blindés australiens Bushmasters, l'ont été par les armées des différents pays (Royaume-Uni, Australie, etc.) et sur leurs stocks, sans que Thales soit concerné. Si ce n'est que la question du remplacement pourrait se poser à terme, reconnaît la direction.

Et plutôt qu'un effet de « l'économie de guerre », souvent évoquée en France, le bon positionnement du groupe, sur les marchés des capteurs, senseurs, de la connectivité et de la sécurité des données, dont l'importance est grandissante sur les champs de bataille, explique sa performance dans la défense. Face à la demande, Thales s'organise donc. Après avoir embauché 11.500 personnes en 2021, il souhaite en recruter 12.000 en 2023 et va accroître ses investissements de capacité, ce qui se traduira par l'extension de pas moins de quatorze de ses sites en deux ans.

Les perspectives sont solides et les ratios restent accessibles, nous confirmons notre conseil d'achat. Viser 160€.

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