TF1 et M6 affectés au premier semestre par la politique commerciale américaine et la fiscalité
information fournie par Boursorama avec AFP 30/07/2025 à 08:30

( AFP / LIONEL BONAVENTURE )

Incertitudes liées à la nouvelle politique commerciale américaine, pression fiscale accrue... TF1 et M6 ont vu leur bénéfice net reculer au premier semestre mais les deux groupes audiovisuels, portés par le streaming, ont vanté leur résilience.

"TF1 est un groupe stable dans un environnement qui ne l'est pas", a résumé mardi son directeur général, Rodolphe Belmer, lors d'une conférence de presse.

En dépit d'une "première partie de l'année marquée par un marché publicitaire plus difficile qu'anticipé et qui offre toujours une visibilité très limitée", le groupe a maintenu dans un communiqué ses perspectives pour l'ensemble de 2025.

A la Bourse de Paris, le titre de l'entreprise a pris 6,17% à la suite de cette publication, à 8,61 euros, dans un marché en hausse de 0,72%.

Sur les six premiers mois, son bénéfice net a reculé de près de 19%, à 78 millions d'euros, notamment rongé par la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises annoncée dans le budget 2025.

"La surtaxe devrait peser entre 20 et 25 millions sur l'ensemble de l'année 2025", a précisé le directeur financier du groupe, Pierre-Alain Gérard. Sans cet élément exceptionnel, a-t-il expliqué, le bénéfice net est quasi stable, comme le chiffre d'affaires consolidé à 1,1 milliard d'euros.

- "Attentisme" -

Le chiffre d'affaires publicitaire, à 782 millions d'euros, a subi une légère baisse (-2,5%), liée à "l'intensification des incertitudes macroéconomiques depuis le début du mois d'avril 2025".

En cause, selon M. Belmer: l'annonce de la nouvelle politique commerciale menée par le président américain Donald Trump, avec l'augmentation de droits de douane.

"Cette politique a créé un sentiment d'attentisme et donc une baisse de nos revenus publicitaires, mais qui reste assez modeste", a-t-il détaillé, rappelant que le chiffre d'affaires publicitaire est porté par la croissance de la plateforme TF1+, lancée en janvier 2024.

Le service de streaming a vu son chiffre d'affaires publicitaire bondir de 41,4%, à 92 millions d'euros, et rassemble "35 millions de streamers par mois en moyenne au premier semestre", selon le groupe.

En fin de journée, M6 a dévoilé un bénéfice net en repli de 30,4%, à 59,2 millions d'euros, lesté également par la contribution fiscale exceptionnelle, de 11,6 millions d'euros, et par un recul de son activité cinéma après une année 2024 record.

Ses revenus publicitaires vidéo affichent une baisse de 1,8%, à 450,1 millions d'euros, liée notamment à l'absence d'événement sportif comparable à l'Euro de football 2024, hors finale de la Ligue des champions.

- "Nouveaux horizons" -

Mais la forte croissance, de près d'un tiers, de ses revenus issus du streaming vient "compenser un contexte macro-économique toujours incertain", a fait valoir le groupe dans un communiqué.

La plateforme M6+ compte en outre 28 millions d'utilisateurs uniques au premier semestre, soit 35% de plus sur un an.

Et le taux de marge opérationnelle, en recul de 1,5 point à 16,7%, reste à "un niveau particulièrement élevé parmi nos pairs", a assuré son patron, David Larramendy.

Côté programmes, TF1 a annoncé que "Bonjour!", sa matinale animée par Bruce Toussaint, serait rallongée de 30 minutes à la rentrée. La fin d'année sera aussi marquée par le retour de la "Star Academy" et les ultimes épisodes de la série "HPI".

M6 comptera pour sa part sur ses nouvelles recrues dans l'information et le divertissement, dont Cyril Hanouna sur W9 et Fun Radio et Anne-Sophie Lapix sur M6 et RTL.

A plus long terme, TF1 parie sur son partenariat avec Netflix pour "ouvrir de nouveaux horizons publicitaires": à partir de l'été 2026, tous les abonnés de la plateforme américaine en France pourront y regarder les chaînes du groupe et les contenus à la demande de TF1+.

Lors d'une conférence téléphonique, David Larramendy a annoncé de son côté être en discussions "bien avancées" avec une plateforme en vue d'un accord similaire, sans préciser laquelle.