Taux : stagnation, conflit Iran/Israël peu pris en compte
information fournie par Cercle Finance 20/06/2025 à 19:26

(CercleFinance.com) - Les marchés de taux US se montrent étroitement instables : ils se tendaient ce vendredi matin +2Pts à +3Pts puis ont inversé la vapeur et affichent ce soir une petite détente de -1,7Pt sur le '30 ans' à 4,889% et de -2,5Pts sur le '10 ans' à 4,371%.

Un des gouverneurs de la FED, Christopher Waller, estimait dans une interview sur CNBC que 'les conditions d'une baisse de taux -y compris dès juillet- n'étaient pas loin d'être réunies'.
Il appartient au clan des 'colombes' qui n'est pas majoritaire parmi les membres de la FED.

En Europe, ce fut une séance à la limite du soporifique avec une stagnation des Bund vers 2,513% et de nos OAT effacent (3,246%) et les BTP italiens décalent d'à peine -0,5Pt de base à 3,523%.

Les remous géopolitiques (les frappes réciproques se poursuivent entre Iran et Israël) ne provoquent toujours pas de réflexe 'risk-off' en faveur des bons du Trésor, pas plus que les hésitations de Washington concernant l'éventualité d'une intervention dans le conflit israélo-iranien.

Donald Trump a entretenu ce climat de flou ce jeudi en déclarant qu'il se donnait 'deux semaines' afin de décider d'une possible implication des Etats-Unis (et en 2 semaines, au rythme actuel, il ne restera peut-être pas grand chose de Téhéran ou de Tel Aviv).

S'ajoutent à cela les craintes ayant trait à l'impact de prix durablement élevés du pétrole sur les bénéfices des entreprises, confirmées hier par les menaces proférées par Téhéran concernant un éventuel blocage du détroit d'Ormuz, par lequel transite environ 20% du pétrole mondial.

Côté chiffres 'macro', l'indice des indicateurs avancés, censé préfigurer l'évolution de l'activité économique aux Etats-Unis, est ressorti en légère baisse au mois de mai, a annoncé vendredi le Conference Board, qui dit y voir malgré tout un signe que de ralentissement économique.

L'indice précurseur a baissé de 0,1% le mois dernier, à 99, après avoir essuyé un repli de 1,4% en avril, selon le chiffre révisé.

La remontée des marchés d'actions américains est le seul indicateur à avoir progressé, indique le ConfBoard, qui précise que la morosité des consommateurs, la faiblesse des commandes à l'industrie, le rebond des inscriptions au chômage et la baisse des permis de construire ont au contraire pesé sur l'indicateur, précise l'organisation professionnelle.

Si le Conference Board dit ne pas anticiper de récession, l'association indique s'attendre à un ralentissement 'significatif' de l'activité en 2025 en comparaison de 2024.

Son estimation de croissance pour cette année s'établit ainsi à 1,6%, avec un nouveau ralentissement attendu en 2026 en raison des répercussions liées au nouveau régime des droits de douane américains.

En Angleterre, les chiffres de la consommation se contractent fortement au mois de main avec des ventes de détail qui plongent de -2,7% en mai après +1,3% en avril: c'est la plus forte chute depuis décembre 2023.

Les 'Gilts' se détendent légèrement, de -1,7Pt vers 4,5240%.