Taux : la tension persiste (UE/US) et se radicalise au Japon
information fournie par Cercle Finance 20/05/2025 à 18:29

(CercleFinance.com) - Pas beaucoup de volatilité sur les marchés de taux ce mardi mais une lourdeur persistante, et qui devient problématique au Japon, avec des taux à '30 ans' au-delà des 3% (contre 0,25% il y a 3 ans).
Le '40 ans' nippon a même 'accroché' les 3,500% pour la première fois en 25 ans, ce qui commence a générer des pertes colossales pour les organismes de gestion des retraites des japonais (assureurs, fonds de pension).
Même le '10 ans' atteint 1,50% contre 0,1% début 2022.

Il ne faudrait pas que le 'krach' des maturités longues au Japon vienne à contaminer les T-Bonds US (dont ces mêmes assureurs et fonds de pension nippons sont de gros détenteurs).

L'actualité 'macro' était inexistante, pas de 'stats' à l'agenda du jour mais cela n'empêche pas nos OAT de se dégrader avec +1,5Pts de rendement à 3,267%, les Bunds avec +3Pts à 2,6070%, les BTP avec +0,5Pt à 3,61%.

Les 'Gilts' UK figurent une fois de plus comme lanterne rouge en occident avec un bond de +10Pts vers 4,762% : la situation budgétaire reste critique.

La tension est tout aussi prononcée sur les T-Bonds avec +2Pts sur le '10 ans' à 4,495% et +4Pts sur le '30 ans' (à 4,981%, après un test des 5% en intraday), le '2 ans' reste ancré vers 4,000% (3,9680%).

On peut expliquer cette lourdeur par la décision de Moody's de dégrader sa note de crédit des États-Unis de Aaa à Aa1, sur des inquiétudes croissantes concernant la trajectoire budgétaire du pays et la viabilité de sa dette.

L'autre explication est que l'appétit pour le risque demeure élevé, les T-Bonds sont donc délaissés.
Mais ce motif ne 'tient pas' car l'once d'or, autre actif refuge, bondit de +1,8% vers 3.285$/Oz, et de +3% en 48H (les T-Bonds auraient dû être privilégiés).

Mais la FED n'envoie pas de signaux précurseurs d'une baisse de taux car l' économie US continue de montrer des signes de robustesse et de croissance (emploi, production, services..), même si les indicateurs avancés continuent de chuter (-1% en mai) et que le moral des ménages est au plus bas depuis 2020.