Taux: étroites oscillations, la lourdeur l'emporte dans l'UE
information fournie par Zonebourse 24/02/2025 à 18:49

(CercleFinance.com) - Les émissions souveraines les plus surveillées ce lundi étaient naturellement les Bunds allemands.
Ils ont fluctué au sein d'étroites limites, avec une légère tension en matinée puis un petit renversement de vapeur qui se concluait par une détente marginale de 0,5% vers 17H... puis la dégradation l'emporte de nouveau avec +2,5Pts vers 2,489%.
Nos OAT ont largement suivi le mouvement, elles voient leur rendement se tendre de +0,7Pt vers 3,224%.
Le 'spread' OAT/Bund se contracte à 73,5Pts de base.

Plus au sud, les BTP italiens terminent stables vers 3,555%, les 'bonos' espagnols affichent +2,5Pts à 3,1640%.

Outre-Rhin, après la victoire des conservateurs aux élections législatives allemandes l'alliance CDU/CSU est arrivée en tête avec 28,6% des voix, devant le parti d'extrême-droite AfD qui a récolté 20,8% des suffrages et les sociaux-démocrates du SPD crédités de 16,4% des voix (plus faible score de l'après-guerre)... et le FDP d'Armin Leitner -allié de Scholz mais à l'origine de l'éclatement de la coalition- est littéralement balayé avec 4,3% mais 0 sièges contre 11,5% et 92 sièges en 2021.

Les investisseurs - qui redoutaient une éventuelle poussée populiste du fait de la récente montée en puissance de l'AfD dans les sondages - peuvent ainsi exprimer une certaine forme de soulagement... même s'il n'a jamais été envisagé qu'ils accèdent au pouvoir (sauf pour effrayer les électeurs modérés tentés de s'abstenir... et la participation aux législatives a été 'forte')
La réaction relativement limitée du DAX et des Bunds montre à quel point l'issue des élections avaient été bien intégrée par les marchés.
Les conservateurs allemands (dont le fief historique est la Bavière) sont considérés par les marchés comme ayant des positions favorables aux entreprises et les analystes rappellent que les marchés ont tendance à saluer leur arrivée au pouvoir.

Les investisseurs s'interrogent néanmoins sur la capacité de l'alliance CDU/CSU à gouverner, puisqu'il va désormais leur falloir rassembler une large majorité afin de pouvoir mettre en place de possibles réformes.

'Un accord avec le SPD - qui avait déjà pris la forme d'une 'grande coalition' par le passé (une coalition centriste pro-eurofédéraliste)- semble le scénario le plus probable, dans la mesure où les conservateurs ont exclu de se rapprocher de l'AfD et de la gauche (Die Linke)', expliquent les analystes de Deutsche Bank.

Au-delà de la thématique politique, l'actualité 'macro' venait aussi -coïncidence- d'Allemagne avec le climat des affaires qui était attendu en légère hausse.
Il est resté stable en Allemagne au mois de février, reflétant le climat d'attentisme ayant caractérisé la première économie européenne en amont des élections législatives qui se sont tenues hier.

L'institut IFO a précisé que son indice du climat des affaires, calculé à partir d'un échantillon de 9.000 entreprises, est resté inchangé à 85,2 sur le mois qui s'achève, comme en janvier.
Les économistes l'attendaient à 85,4, à comparer avec 85,1 le mois précédent en première lecture.
'Le sentiment qui domine au sein des entreprises allemandes continue d'être au scepticisme' relève l'Ifo dans un communiqué.


Outre-Atlantique, avec le repli de Wall Street, le 'risk-off' profite aux T-Bonds qui se détendent de -12Pts vers 4.408%, le '30 ans' de 0,5Pts à 4,665%.
Enfin, l'or (+0,6+%) teste de nouveaux sommets à 2.973$/Oz (contrat avril) puis 2.956$ (prix 'spot', nouveau record absolu) et distance une fois encore le pétrole qui stagne vers 74,3$.

Outre-Manche, les 'Gilts' poursuivent leur dégradation (+1,5Pt) vers 4,626%.