STMicroelectronics: Rome dément tout projet de scission
information fournie par Boursorama avec AFP 04/06/2025 à 19:33

( AFP / ERIC PIERMONT )

Le gouvernement italien a démenti mercredi tout projet de scission du groupe franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics, après qu'une information de presse à ce sujet a fait bondir le cours en Bourse.

Un article publié mercredi matin par le quotidien italien La Stampa avançait que des banques et des cabinets de conseil avaient été consultés pour étudier de manière très préliminaire la possibilité d'une scission du géant des puces électroniques.

Les marchés financiers avaient accueilli avec optimisme cette possibilité, la scission étant souvent vue par les marchés comme un bon moyen d'augmenter la valeur globale d'une entreprise. L'action de STMicroelectronics a clôturé en hausse de plus de 11% à la Bourse de Paris, alors que l'indice du CAC 40 ne montait que de 0,53%.

Mais plus tard dans le soirée, le ministre italien des entreprises Adolfo Urso a démenti cette information.

"C'est une nouvelle complètement infondée. Notre intention est de renforcer STMicroelectronics à l'international, certainement pas de le démembrer", a-t-il déclaré en marge d'une conférence de presse.

Cet épisode survient dans un contexte de vive montée des tensions entre les deux coactionnaires publics du groupe, la France et l'Italie, qui détiennent ensemble 27,5% du capital (à parts égales), via la banque d’investissement public Bpifrance et le ministère de l'Économie italienne.

Paris et Rome s'opposent sur la gouvernance du groupe depuis plusieurs mois.

Nommé en 2018 et renouvelé pour un mandat de trois ans en 2023, le PDG du groupe Jean-Marc Chéry a vu le ministre italien des Finances Giancarlo Giorgetti lui retirer son soutien début avril, une prise de position en lien avec le refus du conseil de surveillance de l'entreprise de soutenir l'une des deux candidatures proposées par Rome pour intégrer cette instance interne.

Le conseil de surveillance a de son côté réaffirmé son soutien à Jean-Marc Chéry, tout comme Bpifrance.

Ces désaccords surviennent dans un contexte de difficultés pour le groupe: le secteur des semi-conducteurs est miné par la guerre commerciale déclenchée par le président américain Donald Trump, qui a fortement augmenté les droits de douane s'appliquant aux produits du secteur entrant aux États-Unis.

L'entreprise prévoit le départ volontaire d'environ 2.800 personnes d'ici trois ans (sur un effectif total de 50.000).