Stellantis: Ventes +14% au T1 grâce aux puces, prudence pour 2023

information fournie par Reuters 03/05/2023 à 12:16

Un panneau Stellantis devant le siège de l'entreprise aux États-Unis

par Gilles Guillaume et Giulio Piovaccari

PARIS/MILAN (Reuters) - Stellantis a fait état mercredi d'une hausse de 14% de son chiffre d'affaires net grâce à l'amélioration des approvisionnements en semi-conducteurs et au prix de vente de ses nouveautés, mais le constructeur automobile a affiché un optimisme prudent pour le reste de l'année.

Le chiffre d'affaires du groupe né de la fusion entre PSA et FCA est ressorti à 47,2 milliards d'euros au premier trimestre, supérieur aux attentes puisque selon un consensus réalisé par Reuters, les analystes attendaient 45,53 milliards.

"Une meilleure réalisation des commandes de semi-conducteurs améliore, lentement mais sûrement, notre capacité à produire des véhicules", a dit le directeur financier Richard Palmer au cours d'une téléconférence de presse, pour sa dernière présentation de résultats puisqu'il quittera Stellantis fin juin, après vingt ans passés dans le groupe, pour être remplacé par Natalie Knight.

Mais tous les obstacles auxquels se heurte l'industrie automobile mondiale depuis plusieurs années - approvisionnements, logistique, économie - n'ont pas encore disparu. Si le marché s'est montré plus vigoureux que prévu au premier trimestre, Stellantis préfère attendre le deuxième trimestre avant d'actualiser ses prévisions.

"Il est clair que la situation macroéconomique reste complexe, donc je pense que nous gérons tout ceci d'une manière relativement prudente", a poursuivi Richard Palmer.

Vers 10h00, l'action Stellantis reculait de 2% environ.

Philippe Houchois, analyste chez Jefferies, souligne que le chiffre d'affaires est meilleur que prévu, mais que le niveau des stocks reste à "surveiller".

VENTES D'ELECTRIQUES +22%

Le groupe aux 14 marques - dont Peugeot, Fiat et Jeep - a fait état d'une hausse de 7% de ses livraisons consolidées de véhicules à 1,476 million d'unités au premier trimestre. Mais des problèmes persistants dans la logistique de transport ont contribué à gonfler d'environ 200.000 unités les stocks totaux à 1,3 million de véhicules.

"Je pense que c'est davantage un sujet réalisation (des ventes) qu'un sujet stocks", a précisé Richard Palmer, pour qui la production et la livraison de l'important carnet de commandes du groupe reste un défi. "Je pense que notre niveau de stock (...), vu le niveau de ventes où nous sommes, est raisonnablement situé."

Le groupe, qui vise un doublement de son chiffre d'affaires net d'ici 2030, a également annoncé une croissance de 22% de ses ventes mondiales de véhicules électriques sur les trois premiers mois de l'année, soutenues notamment par les Peugeot 208 et Fiat 500.

Aux Etats-Unis, en attendant que l'offensive purement électrique se matérialise avec les Ram 1500 REV et Jeep Avenger, le constructeur revendique la première place des hybrides rechargeables pour sa Jeep Wrangler.

L'un des trois constructeurs automobiles les plus rentables du secteur, Stellantis n'a pas l'intention de s'engager dans une guerre des prix dans le sillage du concurrent californien Tesla et vise toujours une marge opérationnelle ajustée à deux chiffres en 2023 et à l'horizon 2030.

"Il est difficile de faire des prévisions sur les arbitrages prix/volumes", a ajouté Richard Palmer. "A court terme, les prix devraient être relativement stables, mais il est clair que cela dépendra des prises de commandes."

(Reportage Gilles Guillaume et Giulio Piovaccari, avec Federico Maccini à Milan, édité par Jean-Stéphane Brosse)