Stellantis : le rebond de l'activité parqué sur une voie de garage
information fournie par Investir 26/11/2025 à 09:00

stellantis (Crédit: / stellantis)

Le constructeur automobile Stellantis a beau avoir mis fin à sept trimestres consécutifs de baisse de son chiffre d'affaires durant les trois mois d'été, il a terminé la séance du jeudi 30 octobre, le jour de sa publication, lanterne rouge du Cac 40, sur un plongeon de 8,7 % (de 11,2 % au pire de la journée). Les investisseurs ont peu apprécié la fin du communiqué faisant état de «charges supplémentaires au second semestre 2025», sans chiffrage précis, pas plus que les extensions de garanties évoquées pour les moteurs souffrant de défauts de conception (dont le PureTech) et de nature à engendrer aussi des provisions non récurrentes dans les résultats annuels.

Les analystes de Jefferies et d'Oddo BHF ont déploré le caractère «vague» des prévisions pour le semestre en cours, que la perspective de ces charges exceptionnelles est venue renforcer.

Les stocks écoulés aux Etats-Unis

La direction de Stellantis a toutefois confirmé les engagements donnés fin juillet pour la seconde partie de l'année, et déjà peu chiffrés: les revenus nets du groupe et son cash-flow industriel disponible restent attendus «en amélioration continue», de même que la marge opérationnelle, qui ne devrait pas être touchée par les nouvelles provisions. Elle devrait faire ressortir une rentabilité dite «low single digit», soit un taux de 2 % à 4 %, le consensus se situant à 2,7 %. Antonio Filosa, le nouveau directeur général, a déclaré aux analystes qu'un taux de 6 % à 8 % à moyen ou long terme serait raisonnable.

En tout cas, la bonne nouvelle du troisième trimestre s'est retrouvée parquée sur une voie de garage, éclipsée par l'annonce des charges exceptionnelles. Le chiffre d'affaires du troisième trimestre a enfin rebondi, de près de 13 %, à 37,2 milliards d'euros, ce qui a ramené à 5,5 % la baisse des facturations sur les neuf premiers mois de l'année, à 111,5 milliards.

La reprise sur juillet-septembre est venue d'Amérique du Nord, où le nombre de véhicules vendus a augmenté de 35 %, quand il progressait de 13 %, à 1,3 million d'unités, pour l'ensemble du groupe aux 15 marques.

Ce vaste marché avait souffert, jusque-là, de l'écoulement des surstocks - aujourd'hui assainis - des concessionnaires aux Etats-Unis. Le rebond a été observé «sur l'ensemble des marques Jeep, Ram, Chrysler et Dodge, ce qui a permis à l'entreprise d'atteindre une part de marché mensuelle de 8,7 % en septembre», s'est aussi félicité le constructeur.

La mauvaise surprise réservée par la perspective de charges non récurrentes (et non chiffrées) pour ce second semestre vient étayer le caractère à titre seulement «spéculatif» de notre conseil d'achat, même si le retour de la croissance aux Etats-Unis rassure.

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