par Gwénaëlle Barzic et Matthieu Protard
PARIS, 15 décembre (Reuters) - SoLocal LOCAL.PA a franchi
jeudi une étape déterminante pour son plan de restructuration
financière en obtenant le feu vert de ses actionnaires après le
rejet d'un premier projet en octobre dernier.
Le plan, qui doit permettre au propriétaire des Pages Jaunes
de se désendetter pour investir dans le digital, a été approuvé
à la majorité requise des deux tiers des actionnaires présents
ou représentés.
Réunis en assemblée générale extraordinaire à La Défense,
les actionnaires ont également rejeté à cette occasion
l'ensemble des résolutions déposées par des actionnaires
frondeurs opposés au plan et emmenés par Benjamin Jayet, le
premier actionnaire de SoLocal.
Ces derniers réclamaient notamment l'éviction du président
de l'entreprise Robert de Metz et son directeur général
Jean-Pierre Remy.
Le feu vert des actionnaires a été accueilli par un tonnerre
d'applaudissements.
Le projet de restructuration de la dette, qui bénéficie déjà
du soutien des créanciers et prévoit de réduire la dette de
SoLocal des deux tiers, doit désormais être soumis au tribunal
de commerce de Nanterre.
Lors de l'assemblée générale des actionnaires, l'issue du
vote est restée incertaine, les frondeurs représentant quelque
10% du capital. Et la direction de SoLocal redoutait qu'un
nouveau rejet ne plonge l'entreprise dans une procédure de
redressement judiciaire.
Devant ce risque, les créanciers ont en début de semaine
réitéré leur menace d'exiger le remboursement de la dette de
SoLocal en cas de vote défavorable.
"Soit le plan passe aujourd'hui, soit la dette est accélérée
et la société sera placée en redressement judiciaire", a redit
jeudi devant les actionnaires Olivier Fortesa, managing director
(associé) du fonds Amber Capital, au nom d'un regroupement de
créanciers représentant 45% de la dette.
Il a ajouté que les créanciers excluaient toute nouvelle
renégociation du plan de restructuration, prévenant les
actionnaires qu'il n'était pas possible de faire marche arrière.
A la différence de la précédente assemblée générale, les
actionnaires n'ont finalement pas suivi les frondeurs qui ont
défendu leurs critiques sous les huées.
"Mon intérêt en tant qu'actionnaire n'est pas que la société
aille en redressement", a assuré devant les actionnaires
Benjamin Jayet, accusé par certains de vouloir faire échec au
plan dans l'optique de racheter des actifs à bon compte dans le
cadre d'une procédure collective.
Le directeur général Jean-Pierre Remy a pour sa part
souligné que le plan avait le soutien du conseil
d'administration, de l'association d'actionnaires
RegroupementPPLocal et des créanciers.
(Edité par Cyril Altmeyer)