par Matthias Blamont
PARIS, 14 juin (Reuters) - Le groupe pharmaceutique Sanofi
SASY.PA a annoncé mercredi son intention d'investir 600
millions d'euros par an au cours des deux à trois prochaines
années dans le domaine à fort potentiel des médicaments
biologiques.
Philippe Luscan, vice-président exécutif chargé des affaires
industrielles globales de Sanofi, a précisé que ces
investissements s'ajouteraient aux 3,3 milliards d'euros déjà
consacrés ces cinq dernières années à la production de
médicaments biologiques, un montant qui représente la part du
lion d'un investissement total de production de 4,7 milliards
d'euros.
"Nous voulons aller plus loin", a dit Philippe Luscan à la
presse lors d'une conférence consacrée à ce segment.
"En 2012, 43% de notre portefeuille était constitué de
biologiques. On était autour de 60% en 2016 et, en 2020, ce
pourcentage grimpera encore", a-t-il ajouté.
Les médicaments biologiques, provenant de cellules vivantes
et non chimiques, sont considérés comme une réponse prometteuse
aux maladies cardiovasculaires et neurologiques ainsi que dans
le traitement des cancers.
Ils se distinguent aussi des médicaments traditionnels par
des prix parfois très élevés pouvant atteindre plusieurs
dizaines de milliers d'euros par an pour un traitement.
En mars, la Food and Drug Administration (FDA), l'autorité
américaine de santé, a approuvé la mise sur le marché du
Dupixent (dupilumab), un médicament biologique de Sanofi et son
partenaire américain Regeneron Pharmaceuticals REGN.O pour
traiter l'eczéma, dont le coût du traitement sera aux Etats-Unis
de 37.000 dollars (environ 33.000 euros) par an et par patient.
Sanofi et le suisse Lonza LONN.S ont annoncé en février
une coentreprise à parité pour construire et exploiter
conjointement une installation de production à grande échelle
d'anticorps monoclonaux.
Les deux partenaires avaient alors indiqué qu'ils
prévoyaient un investissement initial d'environ 270 millions
d'euros et que le site, implanté à Visp, en Suisse, devrait être
opérationnel d'ici à 2020.
Selon des données compilées par le cabinet EvaluatePharma,
les médicaments traditionnels représentaient encore 70% des 100
traitements les plus vendus dans le monde avant 2010, mais cette
proportion sera ramenée à 50% dès 2022 environ.
Potentiellement, ce segment pharmaceutique de plus en plus
concurrentiel présente cependant un niveau élevé de problèmes de
production et de litiges commerciaux.
La Cour suprême des Etats-Unis a statué lundi en faveur
d'une réduction du temps qu'il faudra à un médicament
biosimilaire - un médicament qui contient une version d'une
substance active d'un médicament biologique déjà autorisé - pour
arriver sur le marché.
Sanofi n'a pas commenté cette décision.
(Avec Dominique Rodriguez pour le service français, édité par
Véronique Tison)