Sanofi : désaccord sur les acquisitions mais des accords de collaboration

Le laboratoire n'a pas donné raison aux rumeurs qui circulaient début octobre. Mirati, la biotech qu'il convoitait, a été rachetée par BMS pour 4,8milliards de dollars. En 2022, Sanofi avait déjà renoncé à s'offrir la biotech Horizon Therapeutics, raflée par Amgen pour 27,8 milliards de dollars, « un prix ne correspondant pas à [ses] critères de création de valeur ».

A défaut d'acquisitions, le groupe français, qui a fortement ralenti la cadence en 2022 et en 2023 (après 13 milliards d'emplettes les deux années précédentes), multiplie les collaborations avec de gros acteurs de la pharmacie. Un accord de développement et de commercialisation d'un vaccin prometteur (en phase III) contre E. coli, bactérie responsable de septicémies, a été conclu avec Johnson & Johnson. Sanofi, qui versera au laboratoire américain des paiements d'étape, sera détenteur de l'autorisation de mise sur le marché. Un partage des bénéfices sera réalisé en Europe.Avec Teva, l'accord de collaboration annoncé au début du mois pour le traitement (en phase II) de la rectocolite hémorragique et de la maladie de Crohn de l'israélien prévoit jusqu'à 1,4 milliard de versements du français, qui en dirigera la commercialisation aux Etats-Unis et au Japon. Sanofi se renforce ainsi dans les vaccins, où il vise 10 milliards de revenus en 2030 (contre 7,2 milliards en 2022) et conforte sa position de leader en immunologie grâce à Dupixent. Le laboratoire a, d'ailleurs, annoncé dimanche avoir obtenu des résultats positifs de phase III pour l'utilisation de ce produit dans le traitement de l'œsophagite à éosinophiles de l'enfant âgé de 1 à 11 ans.

Dupixent à 10 milliards

Les résultats trimestriels seront publiés vendredi mais la direction avait donné, fin septembre dans son document de prépublication, des indications. Elle faisait état d'une accélération, au troisième trimestre, des ventes de Dupixent, attendues à 10 milliards d'euros en 2023. Les récents lancements d'Altuviiio (hémophilie), de Tzield (diabète) et de Beyfortus (vaccin contre la bronchiolite des nourrissons) devraient générer plus de 400 millions au second semestre.A noter que le lancement de la première campagne d'immunisation, en France, contre la bronchiolite est un succès. A l'inverse, l'impact, négatif, du développement des génériques d'Aubagio sera plus important que prévu.

Nous renouvelons notre conseil d'achat: le secteur est défensif, un atout important dans le contexte actuel, le rendement est élevé et la valorisation attrayante.