Saint-Gobain sanctionné malgré des semestriels solides information fournie par AOF 01/08/2025 à 17:19
(AOF) - Deuxième plus fort repli de l'indice CAC 40, Saint-Gobain dévisse de 7,96%, à 92,32 euros, après avoir annoncé une baisse de 1,9% de son bénéfice net au premier semestre, à 1,63 milliard d'euros. Par ailleurs, le spécialiste des matériaux de construction a fait état d'un résultat d'exploitation en hausse de 5%, à 2,803 milliards d'euros, et ressort en ligne avec le consensus. La marge d'exploitation s'élève à 11,8%, là où le consensus ciblait 11,7%.
Cette publication semble cocher toutes les cases. Seulement les volumes, un indicateur dont l'évolution est très surveillée des investisseurs, sont décevants. Ils ont reculé de 1,5% sur l'ensemble du semestre à jours réels, avec une dégradation séquentielle (d'un trimestre sur l'autre) de -1,8% au deuxième trimestre, après un repli de 1,1% sur les trois premiers mois de l'année.
Le groupe, qui a maintenu ses prévisions pour l'année, a enregistré une nouvelle hausse de ses ventes sur le semestre. Le chiffre d'affaires a progressé de 1,7%, à 23,85 milliards d'euros.
"Notre modèle opérationnel décentralisé par pays, sans exposition directe aux barrières douanières, est la clef de la force du groupe face aux chocs externes", a déclaré le PDG Benoit Bazin dans un communiqué, en soulignant les "très bonnes performances du groupe" sur la première moitié de l'année.
Saint-Gobain, dont le titre progresse de 8% depuis le début de l'année, présentera ses nouvelles orientations stratégiques lors de sa journée investisseurs le 6 octobre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Leader mondial des matériaux pour l’habitat, créé en 1665 ;
- Chiffre d’affaires de 51,2 Mds€ répartis en 5 branches, : l’Europe du nord pour 24 %, l’Europe du sud & Afrique (dont la France) pour 29 %, les Amérique pour 21 % et les Solutions haute performance (chimie de construction essentiellement) pour 21 % ;
- Ventes tirées des marchés de la rénovation & infrastructures pour 50 %, de la construction pour 37 % et de l’industrie pour 13 % ;
- Ambition : devenir leader mondial via le renforcement ou l’acquisition du leadership sur les principaux marchés -Etats-Unis, Asie, Mexique et Amérique centrale-, doper les ventes de la chimie de construction;
- Capital éclaté (8 % pour les salariés), Benoît Bazin étant président-directeur général du conseil de 14 administrateurs.
Enjeux
- Modèle d’affaires « Grow & Impact » lancé en octobre 2021 :
- optimisation du portefeuille (40 % depuis 2019) via cessions et acquisitions relutives sur le résultat, tels les canadiens Kaycan, BPC et Bailey et l’australien CSR, investissements dans les marchés émergents (70 % des capex, autour de 1,5 Md€ par an) et la chimie pour la construction, regroupée au sein d’une nouvelle filiale, Chryso France,
- organisation géographique et décisionnelle par délégation aux directions locales,
- approche par les solutions intégrées et différenciées, apportant pouvoir de fixation des prix et augmentant la valeur du portefeuille de produits,
- redressement des marges dans les verres plats (14 % des revenus) et la distribution (11 %), fondée sur l’expérience client « PIM »,
- innovation avec 3 principes, anticipation des normes, intégration du digital dans la production et les parcours clients puis croissance durable :
- 20 plateformes partagées par les métiers clients industriels et construction : matériaux intelligents, robotisation, allègement des matériaux, réduction de l’empreinte carbone dans les process de fabrication…,
- partenariats : en interne, les start-ups portés par NOVA, en externe, avec centres de recherche ou industriels, participation aux projets EAGLE, WOOL2LOOP…, et co-développement avec les clients ;
- Stratégie environnementale visant la neutralité totale en 2050 et intégrée à l’offre produits, 72 % du portefeuille contribuant à la réduction des émissions de CO2 :
- objectif intermédiaire 2030 vs 2017 : réduction de 33 % des émissions de CO2,
- recherche dans les piles à combustible à oxygène solide,
- économie circulaire évitant le prélèvement de matières premières solides,
- lancement d’emprunts verts ;
- Bilan sain : dette nette à 9,8 Mds€, soit 1,4 d’effet de levier et autofinancement libre de 4 Mds€.
Défis
- Poursuite du ecul du caractère cyclique de l’activité, moins dépendante de la construction, et, en Europe, capacité à accroître la marge opérationnelle malgré le repli du marché ;
- Impact limité des droits de douane américains (production locale), hors risque de ralentissement économique aux Etats-Unis ;
- Après un effritement du chiffre d’affaires au 1 er trimestre, objectif 2025 confirmé d’une marge opérationnelle de + 11 % ;
- Dividende 2024 en hausse à 2,2 € et plan de rachat d’actions de 500 M€.