S&P dégrade la note de Renault en catégorie spéculative
information fournie par Reuters 09/04/2020 à 16:40

(Actualisé avec précisions)

PARIS, 9 avril (Reuters) - L'agence de notation S&P a annoncé jeudi dégrader la note de Renault RENA.PA en catégorie spéculative avec une perspective négative en raison de la chute des ventes de véhicules provoquée par l'épidémie de coronavirus.

La note du constructeur automobile français est dégradée de "BBB-/A-3" à "BB+/B", ce qui la place en catégorie spéculative dans l'échelle de notation de l'agence américaine.

"La perspective négative traduit le haut niveau d'incertitudes concernant l'impact économique de la pandémie, ses implications pour les ventes mondiales de voitures, et la façon dont cela va affecter la performance de Renault et sa capacité à gérer le recul attendu de ses résultats, ses cash flows et les objectifs d'émissions de CO2", explique l'agence dans un communiqué.

S&P estime que l'épidémie de coronavirus entraînera une baisse des ventes automobiles mondiales d'environ 15% en 2020, suivie en 2021 d'un rebond de 6 à 8%.

Dans ce contexte, l'agence estime que Renault peut compter sur une réserve de liquidité suffisamment ample ainsi que sur les garanties crédit de l'Etat français.

Mais elle note aussi qu'après une année 2019 déjà difficile pour le groupe au losange, ses résultats, sa génération de free cash flow et sa position financière devraient faiblir sensiblement cette année.

"Selon notre scénario de base pour Renault, la marge d'Ebitda continuerait de reculer à environ 3% en 2020, contre un niveau déjà bas de 6,3% en 2019, avant de remonter à environ 5% en 2021. De surcroît, nous attendons un free cash flow négatif de 2 à 3 milliards d'euros en 2020, et compris entre -500 millions d'euros et l'équilibre en 2021", écrit l'agence.

Selon S&P, qui penche pour une reprise progressive de la production en mai, Renault aura une liquidité suffisante pour couvrir un gel potentiel de la production pendant au moins deux mois sans mesures supplémentaires de soutien public.

Mais si la fermeture des activités industrielles et commerciales se prolonge davantage que prévu, la dette du constructeur s'alourdira encore et ses ratios d'endettement s'affaibliront davantage, ajoute S&P.

(Gwénaëlle Barzic et Leigh Thomas, avec Gilles Guillaume, édité par Jean-Michel Bélot)