Ryanair réduit le prix de ses billets... et son cours de Bourse
information fournie par Investir 22/07/2024 à 16:00

Pour son premier trimestre décalé, la compagnie aérienne irlandaise à bas coûts a accusé une baisse de 46% de son bénéfice après impôts, loupant les attentes du marché. Il le lui rend bien !

Les tarifs au deuxième trimestre seront «matériellement inférieurs à ceux de l'été dernier». Les propos sont de Michael O'Leary, le patron de Ryanair. Et ce sombre augure est loin d'être du goût du marché. Le titre de la compagnie irlandaise à bas coûts dévisse de 13%, à 14,3 euros, lundi matin à Dublin, entraînant dans son sillage son rival easyJet, qui perd 7% à Londres. «Je pense que nous venons de connaître deux années de croissance à deux chiffres (en pourcentage), à la fois pour les tarifs et pour le trafic, et qu'il y a donc un peu de recul», a indiqué le directeur financier Neil Sorahan de la plus importante compagnie d'Europe en termes de nombre de passagers. Un peu trop, objecteront les investisseurs. Eux qui anticipaient 538 millions d'euros de bénéfice après impôts à l'issue du premier trimestre décalé, clos fin juin, ont dû se contenter de 360 millions, soit 46% de moins qu'il y a un an. La contre-performance tient en grande partie à la baisse des revenus par passager, chiffrée à 10% - bien au-dessus de ce qu'attendait le marché (-3,6%) -, qui tient elle-même à une combinaison défavorable, mix de recettes auxiliaires stables et d'un recul de 15% du prix moyen des billets d'avion. Une baisse nécessaire pour compenser l'absence des vacances de Pâques sur le trimestre cette année. Nécessaire aussi pour pallier les réservations de dernière minute, que l'on devine faibles.

Près de 200 millions de passagers

Fin juin, la banque suisse UBS avait tiré la sonnette d'alarme, s'inquiétant de la trajectoire des prix des billets, notamment durant l'été. C'est confirmé aujourd'hui: ils seront sous pression, et non en hausse de 0% à 5%, comme prévu initialement. Reste à savoir dans quelle mesure ils baisseront. Au-delà, la performance annuelle dépendra d'une multitude de facteurs, du contexte géopolitique aux pénuries de personnel en passant par les frais du contrôle aérien ATC, mais pas de la demande, entretenue par les petits prix. Elle continuera à augmenter, selon Ryanair, qui prédit 8% de hausse, après 10% au premier trimestre, laissant espérer près de 200 millions de passagers. Cela suppose toutefois que les retards de livraisons de Boeing ne s'aggravent pas. Contrairement à ce que le décrochage du titre peut laisser penser, tout n'est pas mauvais dans les résultats de Ryanair. Ainsi, l'inflation des coûts a été plus modérée que prévu, avec des coûts unitaires hors carburant de 33,7 euros par passager, en hausse de 6% sur un an, contre 8% anticipé. «Cet indicateur reste inférieur à celui des pairs, surtout si l'on considère la forte croissance de la capacité de Ryanair», nuance l'analyste du cabinet Stifel.

La compagnie ne donne aucune prévision de bénéfice pour l'exercice en cours et celle des yields a été considérablement réduite. Nous étions repassés à l'achat en janvier 2020 à 15,90 euros. Nous soldons la position sur un gain minime – mais pas une perte – et attendons que le momentum redevienne plus positif sur les prix et que la situation avec Boeing se clarifie.

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