Richemont bat les attentes au S1 malgré les droits de douane et le cours de l'or information fournie par Reuters 14/11/2025 à 10:47
Richemont, propriétaire de Cartier, a annoncé vendredi une hausse de 14% de ses ventes organiques au deuxième trimestre, dépassant les attentes, malgré des "vents contraires sans précédent" liés aux mouvements de change, à la hausse des prix de l'or et aux droits de douane américains.
La croissance à taux de change constants sur la période juillet-septembre a surpassé les estimations de 7% issues d’un consensus Visible Alpha. À taux de change réels, la hausse s’est limitée à 8%, pénalisée par la faiblesse du dollar.
Ce résultat supérieur aux attentes suggère une reprise plus large du secteur du luxe, avec un marché chinois renouant avec une croissance, confirmant les signaux positifs observés chez LVMH et Hermès.
Vers 09h23 GMT, l’action Richemont gagnait 7,49%.
"La surperformance est généralisée, sur toutes les divisions et zones géographiques", a commenté Luca Solca, analyste chez Bernstein.
CHINE: PREMIERS SIGNES D'AMÉLIORATION DE LA DEMANDE
La Chine, combinée à Hong Kong et Macao, a renoué avec la croissance au cours du trimestre, a déclaré Richemont, saluant une "amélioration notable" de la tendance des ventes locales. Il s'agit du premier résultat positif depuis près de deux ans.
Le président du groupe Johann Rupert a déclaré lors d'un appel téléphonique après la publication des résultats qu'il observait "quelques signes précurseurs" d'une amélioration de la demande en Chine, mais a averti qu'il était trop tôt pour parler d'une reprise complète.
Les ventes dans la région Asie-Pacifique, le marché le plus important de Richemont, dominé par la Chine, ont augmenté de 10% à taux directeur constants.
DROITS DE DOUANE: LA MAISON-MÈRE DE CARTIER FAIT FACE
Selon les analystes, le groupe suisse bénéficie d’une politique tarifaire stable et de son exposition à la joaillerie, moins volatile que la mode, ce qui lui permet de mieux traverser les droits de douane imposés par les États-Unis et le récent ralentissement du secteur du luxe.
Les États-Unis et la Suisse se sont également rapprochés d’un accord commercial visant à réduire les droits de douane de 39% imposés par l’administration de Donald Trump sur les importations suisses.
Les États-Unis représentent le premier marché de Richemont, avec environ 22% des ventes du groupe. Richemont détient également les marques horlogères IWC, Piaget et Jaeger-LeCoultre, ainsi que le joaillier Van Cleef & Arpels.
Les dirigeants de Richemont ont indiqué que l’impact des droits de douane américains sur ses résultats avait été limité au premier semestre, mais qu’il pourrait être plus important au second semestre si le taux n’était pas modifié, ce qui entraînerait un manque à gagner potentiel de 300 millions d’euros sur l’ensemble de l’exercice.
RICHEMONT ÉVCHAPPE À LA "GREEDFLATION"
HSBC estime que Richemont bénéficie du fait de ne pas avoir augmenté ses prix de manière excessive et en récolte désormais les fruits.
"Richemont n’a pas fait partie de cette douleur auto-infligée liée à la "greedflation" (inflation de la cupidité) que la plupart des acteurs du luxe accessible corrigent actuellement, ce qui lui permet de compenser partiellement ces vents contraires", a écrit HSBC.
Le bénéfice net part du groupe est passé à 1,80 milliard d’euros, soit 1,35 milliard de plus que l’an dernier, lorsque Richemont avait enregistré une dépréciation hors trésorerie de 1,2 milliard d’euros sur les actifs détenus par la plateforme de luxe en ligne YNAP, qu’il a depuis cédée au groupe de distribution numérique MyTheresa.
Le groupe a déclaré avoir désormais "de grandes attentes et de grands espoirs" pour la période des fêtes de fin d'année.
(Rédigé par John Revill, version française Elena Smirnova, édité par Augustin Turpin)