Rachat de BPM: la banque Unicredit fait appel des conditions imposées par Rome
information fournie par Boursorama avec AFP 23/05/2025 à 09:45

( AFP / FILIPPO MONTEFORTE )

La deuxième banque d'Italie, Unicredit, qui cherche à racheter sa rivale Banco BPM sans son accord, a annoncé vendredi faire appel devant le tribunal des conditions imposées par le gouvernement italien, hostile à cette opération.

UniCredit avait lancé fin novembre une offre publique d'échange (OPE) qui valorisait à l'époque la troisième banque d'Italie, Banco BPM, à 10,1 milliards d'euros.

Banco BPM, issue en 2017 de la fusion entre Banco Popolare et Banca popolare di Milano, avait d'emblée jugé hostile l'offre d'UniCredit. "Pas dans l'intérêt de nos actionnaires", avait tranché son président.

Après avoir reçu le feu vert des autorités financières pour ce rachat, UniCredit a subi un sérieux revers avec la décision du gouvernement ultraconservateur dirigé par Giorgia Meloni d'avoir recours au "golden power", qui impose des conditions contraignantes à l'opération.

Parmi celles-ci, l'obligation de ne pas réduire pendant cinq ans le nombre de prêts accordés à des entreprises et ménages en Italie et de maintenir les investissements dans le pays du fonds de gestion Anima pour cinq ans également.

"Unicredit va rapidement déposer un recours devant le tribunal administratif du Latium", la région de Rome, a écrit la banque vendredi dans un communiqué, "afin de chercher de la clarté et une évaluation indépendante formelle sur l'application du golden power".

L'autorité boursière italienne, la Consob, a temporairement suspendu mercredi soir l'offre de rachat de la deuxième banque d'Italie, Unicredit, vis-à-vis de sa rivale Banco BPM, afin de lui laisser le temps de négocier avec le gouvernement italien.

"UniCredit va entamer des discussions avec le gouvernement italien afin de clarifier un certain nombre d'aspects", avait déclaré à la mi-mai le PDG d'UniCredit, Andrea Orcel.

Le gouvernement Meloni avait fraîchement accueilli l'offre de rachat, tant elle contrecarrait son projet de créer un troisième pôle bancaire en Italie formé par Banco BPM et Monte dei Paschi di Siena (MPS).

La Commission européenne avait indiqué à plusieurs reprises qu'elle entendait se pencher sur l'exercice du golden power par le gouvernement italien.

Le paysage bancaire italien est secoué par une tempête de tentatives de fusions et acquisitions, souvent hostiles, comme en atteste également la tentative de rachat par la plus vieille banque du monde, Monte dei Paschi di Siena (MPS), de sa rivale Mediobanca.