Puces Nexperia : reprise des exportations de Chine, selon un fournisseur automobile allemand information fournie par AFP 07/11/2025 à 18:46
Le fournisseur automobile allemand Aumovio a indiqué vendredi que Pékin l'avait autorisé à exporter des puces produites en Chine par le fabricant néerlandais Nexperia, signe d'apaisement dans le différend sino-néerlandais sur les semi-conducteurs.
"Nous avons reçu la confirmation (jeudi) qu'Aumovio a reçu une licence d'exportation du gouvernement chinois pour exporter des puces Nexperia", a indiqué vendredi une porte-parole de l'entreprise allemande à l'AFP.
Le groupe, ancienne division de Continental, fournit des composants tels que capteurs et écrans pour les principaux constructeurs automobiles.
Il semblerait que la mesure d'applique désormais "à tous les fournisseurs", a déclaré vendredi le PDG d'Aumovio, Philipp von Hirschheydt, lors la présentation des résultats trimestriels, selon le quotidien d'affaires Handelsblatt.
Le dirigeant a dit s'attendre à "un retour à la normale d'ici quatre à six semaines".
Nexperia, acquise par une société chinoise en 2018, a été partiellement reprise par l'Etat néerlandais fin septembre pour des raisons de sécurité nationale.
Pékin avait alors interdit la réexportation de ses puces vers l'Europe, avant d'annoncer samedi dernier qu'une partie des puces serait exemptée de l'interdiction, un geste salué par l'Allemagne.
"La désescalade et la poursuite des négociations entre les Pays-Bas et la Chine sont très bienvenues", a déclaré vendredi une porte-parole du ministère de l'Économie à Berlin.
"Nous espérons vivement que ces autorisations ponctuelles à court terme parviendront rapidement à l'industrie", a-t-elle ajouté, pendant que Berlin poursuit les discussions avec les Pays-Bas sur ce dossier.
L'industrie automobile allemande, pilier de la première économie européenne, risquait d'être durement touchée si la pénurie persistait: les semi-conducteurs de Nexperia sont cruciaux pour l'électronique embarquée des véhicules modernes très technologiques.
Volkswagen, premier constructeur automobile européen, avait averti d'éventuels arrêts de production en cas de prolongation de la crise, tandis que des entreprises plus petites envisageraient de réduire le temps de travail.
Plusieurs entreprises allemandes ont déposé des demandes de chômage partiel en raison de pénuries d'approvisionnement en puces, a confirmé l'agence pour l'emploi régionale du Bade-Wurtemberg (sud) à l'AFP jeudi.
S'adressant aux journalistes vendredi soir lors des négociations sur le climat au Brésil, le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré que l'Allemagne et les Pays-Bas avaient eu des discussions avec la Chine sur cette question.
"Il y a des signes positifs indiquant que les livraisons peuvent reprendre", a-t-il déclaré, ajoutant que cela pourrait se produire dans les prochaines heures.
"Après m'être entretenu avec le Premier ministre néerlandais, je suis convaincu que cela fonctionnera", a-t-il déclaré.