Publicis peine à convaincre malgré sa belle performance

information fournie par Le Revenu •14/10/2025 à 11:45

Le groupe de publicité relève une nouvelle fois ses objectifs annuels grâce à une demande soutenue pour ses produits et services IA.

Encore une belle performance pour Publicis ! Le groupe de publicité dirigé par Arthur Sadoun a dépassé les attentes et ses propres objectifs au troisième trimestre en publiant une croissance organique de ses revenus de 5,7% (3,52 milliards d'euros) qui marque une accélération par rapport au premier semestre (+5,4%) et surtout un écart de 7 points par rapport aux concurrents.

Publicis l'explique par l'apport de l'IA, notamment pour répondre à la demande exponentielle des clients en contenus personnalisés. En Amérique du Nord, premier marché du groupe (61% du revenu net au troisième trimestre), l'activité a été particulièrement soutenue (+7,1%) et ne montre aucun signe de ralentissement contrairement à ce que l'on pouvait craindre. Il n'a pas été observé de baisse matérielle de budgets et les dépenses marketing des clients sont restées solides. Il en est de même pour l'Amérique Latine (+9,6%) et l'Asie Pacifique (+6,5%).

Sur neuf mois, les revenus nets atteignent donc 10,68 milliards d'euros, en croissance organique de 5,5%, ce qui permet une nouvelle fois à Publicis de relever ses prévisions annuelles (c'était déjà le cas en juillet).

La direction table désormais sur une croissance organique des revenus comprise entre 5% et 5,5% au lieu de 5% précédemment, le haut de la fourchette étant même l'objectif prioritaire dans la perspective d'un bon quatrième trimestre malgré une base de comparaison élevée.

Publicis envisage toujours une légère amélioration de son taux de marge opérationnelle et un cash-flow libre légèrement supérieur à 1,9 milliard d'euros avant variation du besoin en fonds de roulement en dépit d'un impact de changes négatif de 80 millions d'euros.

Notre précédent conseil

Publicis : rebond spectaculaire !

Un rendement de l'action supérieur à 4%

Ces bonnes nouvelles auraient normalement dû rassurer les investisseurs et faire rebondir le cours de bourse, en baisse de près de 20% depuis le début de l'année. Il n'en est rien et le titre réagit très peu ce mardi.

Le secteur de la publicité, réputé cyclique et dépendant des décisions d'investissements des sociétés, continue en effet de susciter de la défiance alors que la plupart des autres acteurs, beaucoup moins en avance que Publicis dans les domaines du digital et de l'IA souffrent.

En juillet dernier, le britannique WPP avait dû revoir en baisse ses prévisions après avoir vu ses revenus reculer de plus de 4% au premier semestre, citant un contexte économique difficile et la perte de certains contrats.

Publicis joue de son côté sur la convergence de ses métiers, entre création, analyses de données, et conseil en transformation numérique, avec un recours accru à l'IA, plébiscité par les clients. Certains analystes se demandent toutefois si l'IA ne constituera pas une menace à moyen terme pour l'ensemble de la profession.

En attendant, l'action Publicis reste faiblement valorisée en bourse à seulement 11 fois les profits attendus cette année par le consensus Factset alors que le groupe n'est quasiment pas endetté et peut proposer une politique de distribution attractive avec un dernier dividende de 3,60 euros par action procurant un rendement de 4,3%.

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