Pologne-Le PiS prudent sur le traité de violences faites aux femmes information fournie par Reuters 26/07/2020 à 15:29
VARSOVIE, 26 juillet (Reuters) - Le parti conservateur Droit et Justice (PiS) au pouvoir à Varsovie a pris ses distances, dimanche, avec une proposition du ministre de la Justice visant à retirer la Pologne du traité européen sur les violences faites aux femmes, soulignant que la coalition gouvernementale n'était pas unanime sur ce point.
Le PiS et ses partenaires de coalition, étroitement alignés sur les positions du clergé catholique, se montrent très critiques envers la Convention d'Istanbul, la jugeant trop libérale.
Samedi, le ministre de la Justice Zbigniew Ziobro, membre du petit parti d'extrême droite Pologne solidaire (Solidarna Polska), a annoncé qu'il proposerait au ministère du Travail et des Familles d'entamer une procédure de retrait de ce traité.
Ziobro a estimé que la Pologne était suffisamment armée légalement pour protéger les victimes de violences conjugales et reproché à la Convention d'Istanbul, ratifiée par Varsovie avant l'arrivée au pouvoir du PiS en 2015, d'aller à l'encontre des droits des parents en recommandant l'enseignement dans les écoles de l'égalité hommes-femmes.
Mais plusieurs responsables du PiS ont relativisé ses propos dimanche. "Aucune décision n'a été prise", a déclaré la porte-parole du parti Anita Czerwinska. "Le ministre a son opinion. S'il présente cette proposition, nous l'analyserons."
Vendredi, des milliers de personnes, dont une majorité de femmes, ont manifesté à Varsovie et dans d'autres villes contre le projet de sortie du traité.
(Agnieszka Barteczko et Anna Koper, version française Matthieu Protard et Jean-Stéphane Brosse)