POINT HEBDO-Négociations commerciales et décisions de politique monétaire au menu (actualisé) information fournie par Reuters 28/07/2025 à 08:28
(Actualisé avec accord commercial EU-US)
La date butoir du 1er août fixée par le président américain pour signer des accords commerciaux avec ses partenaires fera office d'épouvantail la semaine prochaine alors que les marchés actions sont proches de leurs plus hauts niveaux et que la volatilité reste faible.
La politique monétaire sera également au cœur des attentions avec la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) et les pressions de Donald Trump et ses proches sur le président de la banque centrale Jerome Powell.
Ailleurs dans le monde, les marchés regarderont du côté de Tokyo pour suivre la décision de politique monétaire de la Banque du Japon et du côté de la zone euro avec de nombreux indicateurs.
Tour d'horizon des perspectives de marché dans les jours à venir :
1/ ESPOIRS SUR LES DROITS DE DOUANE
L'optimisme est de mise sur les marchés alors que la date butoir du 1er août pour que les pays parviennent à des accords commerciaux avant l'imposition de droits de douane élevés approche.
Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE)
ont conclu dimanche
un accord commercial instaurant des droits de douane de 15% sur la plupart des produits des 27 Etats membres du bloc après un accord similaire déjà conclu entre Tokyo et Washington la semaine dernière.
Les investisseurs pressentent que Donald Trump ne mettra pas à exécution sa menace de droits de douane de 30%, et le secrétaire au Trésor Scott Bessent estime que la qualité des accords est plus importante que le calendrier.
Il ne fait aucun doute qu’il reste cependant une marge de déception.
Toute réaction du marché à des nouvelles négatives pourrait facilement être exacerbée par les échanges réduits par la période estivale et faire chuter les actions mondiales à des niveaux records.
Pour l’instant, les investisseurs peuvent fonder leurs espoirs sur des signes de compromis : on ne peut pas toujours obtenir ce que l’on veut, mais si l’on essaie parfois, on obtiendra ce dont on a besoin.
2/ LE CHANTIER DE LA FED
La pression croissante exercée par Maison blanche sur la Fed, en particulier son président Jerome Powell, donne une importance particulière à la réunion de politique monétaire de mercredi.
Si les investisseurs misent largement sur des taux laissés inchangés à l'issue de cette réunion, Donald Trump continue de critiquer le responsable de politique monétaire en réclamant des baisses de taux ainsi que son départ avant la fin de son mandat en mai 2026.
Christopher Waller, gouverneur de la Fed, s'est prononcé en faveur d'une réduction des taux de l'institution dès juillet et s'est dit disponible pour prendre la suite de Jerome Powell.
3/ JAPON
La Banque du Japon (BOJ) a du pain sur la planche, entre l'accord commercial avec les Etats-Unis et la décision de politique monétaire à l'issue de la réunion se terminant le 31 juillet.
L'accord avec les Etats-Unis réduit les incertitudes autour des politiques douanières et renforce la probabilité d'atteindre l'objectif d'inflation de la BOJ, a déclaré le gouverneur adjoint Shinichi Uchida. Mais le Premier ministre faucon, Shigeru Ishiba, pourrait démissionner après une campagne électorale désastreuse et laisser des doutes sur le futur de la politique budgétaire.
Dans ce contexte, les analystes s'attendent à ce que la BOJ réduise son principal taux directeur d'au moins 25 points de base d'ici la fin de l'année, les investisseurs pariant à plus de 50% pour une première baisse en octobre.
4/ INDICATEURS EN ZONE EURO
Malgré un calendrier d'indicateurs chargé en zone euro avec notamment l'inflation pour le mois de juillet et la première estimation de croissance pour le deuxième trimestre, les marchés devaient continuer à se concentrer sur les négociations commerciales et les anticipations de baisses de taux de la BCE.
L'inflation, revenue à l'objectif de 2% de la BCE en juin, pourrait diminuer alors que la BCE anticipe une hausse des prix de 1,4% début 2026.
Les analystes chercheront des signes de la guerre commerciale dans l'estimation pour le deuxième trimestre après une croissance plus forte que prévue (+0,6%) sur les trois premiers mois de l'année.
5/ BANQUE DU CANADA
Dans un contexte difficile, notamment sur le plan commercial, la Banque du Canada devrait maintenir son principal taux directeur à 2,75% le 30 juillet.
Le rendement des obligations canadiennes à 30 ans
CA30YT=RR a augmenté de près de 70 points de base depuis le début du mois d'avril.
(Rédigé par Dhara Ranasinghe, Yoruk Bahceli et Naomi Rovnick à Londres, Rocky Swift à Tokyo et Lewis Krauskopf à New York, graphes par Prinz Magtulis et Amanda Cooper ; version française Bertrand De Meyer, édité par Kate Entringer et Augustin Turpin)