Orsted met à l'arrêt deux projets éoliens offshore aux États-Unis
information fournie par AOF 23/12/2025 à 10:49

(AOF) - Revolution Wind LLC, coentreprise détenue à 50/50 par l'entreprise danoise du secteur énergétique Orsted (-1,11% à 116 couronnes danoises) et Skyborn Renewables (propriété de Global Infrastructure Partners) et Sunrise Wind LLC (filiale détenue à 100% par Orsted) ont reçu des injonctions du Bureau de gestion de l'énergie océanique (BOEM), sous l'égide du Département de l'Intérieur des États-Unis. Ces injonctions imposent l'arrêt immédiat des cinq plus grands projets éoliens offshore en cours sur le plateau continental extérieur pour une durée de 90 jours.

L'Agence fédérale américaine chargée de gérer l'exploitation des ressources énergétiques et minérales situées dans les eaux fédérales (le plateau continental extérieur), le BOEM (Bureau of Ocean Energy Management) se réserve le droit de prolonger cette suspension de 90 jours.

Le plateau continental extérieur (Outer Continental Shelf ou OCS) est une notion juridique et géographique désignant la partie des fonds marins qui appartient à l'État fédéral américain.

Des interférences radar

Concernant ces cinq projets à l'arrêt, deux concernent le groupe Orsted. Dans le détail, il s'agit de celui de Revolution Wind LLC qui a conclu des accords d'achat d'électricité sur 20 ans pour fournir 400 MW à Rhode Island et 304 MW au Connecticut. L'autre concerne celui de Sunrise Wind LLC qui dispose d'un contrat d'achat sur 25 ans pour livrer 924 MW à l'État de New York. Ensemble, Sunrise Wind et Revolution Wind peuvent alimenter en électricité environ 1 million de foyers dans ces trois États.

Le BOEM et le Département de la Guerre des États-Unis ont pris la décision de suspendre ces projets affirmant que la taille et le mouvement des éoliennes créent des interférences radar. Ces interférences pourraient masquer des menaces aériennes ou maritimes, empêchant les autorités de surveiller efficacement les côtes américaines.

Baader Europe estime que "cet argument pourrait s'avérer plus difficile à contrer que l'arrêt de Revolution Wind l'été dernier, lequel avait été résolu en un mois". Orsted avait reçu en août une directive d'interruption des travaux de construction du parc Revolution Wind.

Dans le détail, cet analyste rappelle que "l'arrêt précédent de Revolution Wind avait coûté à Orsted environ 15 à 25 millions de dollars par semaine". Sur les neuf premiers mois de 2025, le groupe danois a comptabilisé une dépréciation de 80 millions de dollars (500 millions de couronnes danoises) liée à l'interruption d'un mois survenue entre le 22 août et le 22 septembre 2025.

Revolution Wind et Sunrise Wind indiquent que leurs projets respectifs avancent bien et seront opérationnels pour fournir de l'énergie aux foyers américains en 2026. Revolution Wind devrait d'ailleurs commencer à produire de l'électricité dès le mois de janvier prochain. Ces deux groupes se conforment aux injonctions respectives et prennent les mesures appropriées pour suspendre les activités concernées, de manière à prévenir tout impact sur la santé, la sécurité et l'environnement.

Pour développer leurs projets, Revolution Wind et Sunrise Wind affirment "disposer de toutes les autorisations nécessaires et avoir obtenu l'ensemble des permis fédéraux et étatiques requis à l'issue d'examens approfondis s'étalant sur plusieurs années".

Orsted se réserve le droit d'engager des poursuites judiciaires

"Orsted évalue actuellement toutes les options pour résoudre ce blocage dans les plus brefs délais avec ses partenaires", a indiqué l'énergéticien danois dans un communiqué diffusé hier. Outre des échanges en vue avec le BOEM et d'autres organismes de délivrance de permis, il n'exclut pas de porter l'affaire devant les tribunaux pour faire valoir ses droits.

"Le communiqué d'Orsted ne chiffre pas l'impact des retards potentiels sur ces projets, mais nous signalons deux points initiaux concernant les implications financières. Orsted est la principale entreprise touchée (l'action a chuté de 13% hier), avec un impact négatif plus limité pour Iberdrola (IBE) via sa participation de 50% dans Vineyard Wind", a souligné Jefferies dans une note publiée ce mardi.

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