Orange : le « modèle passe au vert » selon un gérant

information fournie par Investir 28/09/2023 à 09:00

(Crédits photo : - L. Grassin )

«Depuis combien de temps le chiffre d'affaires d'Orange est-il autour des 43milliards d'euros?», s'interrogeait récemment un investisseur. La croissance annuelle moyenne n'a pas dépassé 1% sur les dix dernières années, sans trou, toutefois, durant la pandémie. L'opérateur a pourtant trouvé un appui solide dans seize pays en Afrique et au Moyen-Orient. Or le chiffre d'affaires de cette zone a encore progressé de plus de 10% au premier semestre et fait partie des axes de développement mis en avant dans le plan stratégique 2022-2025, Lead The Future, présenté par la nouvelle directrice générale, Christel Heydemann, en février dernier.

Mais la France constitue plus du tiers des revenus de l'opérateur et focalise, à ce titre, l'attention du marché. Le plan stratégique prévoit une croissance moyenne annuelle entre 2% et 4% d'ici à2025 (hors utilisation du réseau historique en cuivre, appelé à disparaître) des services de télécommunications de détail (aux particuliers) pour Orange. Pour cela, il peut compter sur ses réseaux et ses parts de marché. Et à mi-année, le groupe tenait le rythme, avec une progression de 3,4% au deuxième trimestre. De quoi compenser une partie du recul des ventes en gros auprès d'autres opérateurs (–8,1%).

En soutien aux activités de détail, la facture moyenne a augmenté pour toutes les offres du groupe, mobile, Internet ou convergente (fixe et mobile), cette dernière ayant dépassé les 73€ (+3,6%). Et c'était avant les effets attendus sur la seconde partie de l'année des hausses de tarifs annoncées fin 2022 et effectives à la fin du premier semestre. Car dans l'Hexagone, comme dans les sept autres pays européens, Orange est parvenu à augmenter de 1€ ou 2€ ses tarifs. «Le marché français semble s'assainir et la concurrence devenir plus pragmatique, avec moins d'offres promotionnelles, même s'il y a une interrogation sur SFR. Orange a d'ailleurs un mérite: il a toujours été consistant et n'a jamais bradé la qualité de ses réseaux», commente Emilie Brunet-Manardo, gérante-analyste chez DNCA Finance.

Valorisation, et dividende

«Le modèle passe au vert avec l'arrivée d'une direction plus industrielle. On note un vrai travail sur les coûts, la rentabilité, et le groupe va chercher de la croissance où elle est. C'est un beau réveil, souligne Eric Bleines, le directeur général de Swiss Life Gestion Privée, même si c'est un peu plus long que prévu. Le marché joue maintenant plutôt 2024.» En attendant, le retour aux actionnaires est appelé à croître encore au cours des prochaines années, avec, déjà, un nouvel objectif plancher pour le dividende, fixé à 0,75€, à compter de2024. «La thèse d'investissement sur Orange est aujourd'hui la suivante: c'est un titre défensif, avec un bon rendement, une bonne visibilité sur le cash et le retour à l'actionnaire», considère Emilie Brunet-Manardo.Et Eric Bleines d'abonder : «A 9,3fois le PE 2024, ce n'est pas cher. Avec un rendement de 6,8%, la performance de l'action en total return pourrait dépasser celle du Cac40, notamment dans un environnement macroéconomique et de marchés plus prudents. »

Acheter cette valeur de fond de portefeuille.La régularité de son activité et le rendement élevé permettent de voir venir en attendant les effets des mesures prises par la nouvelle direction.

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