Nouveau service national: il ne s'agit pas d'"envoyer nos jeunes en Ukraine", assure Macron
information fournie par AFP 25/11/2025 à 09:31

Le président de la République, Emmanuel Macron (G), et le chef d'état major français, le général Fabien Mandon (D), à Paris le 11 novembre 2025 ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Emmanuel Macron a assuré mardi sur RTL que le nouveau service national volontaire qu'il s'apprête à annoncer n'implique aucunement d'"envoyer nos jeunes en Ukraine".

Le chef de l'Etat a confirmé qu'il préciserait jeudi "la transformation du service national universel vers une nouvelle forme", sans fournir plus de précisions.

"Il faut vraiment, en tout cas tout de suite, supprimer toute idée confuse qui consisterait à dire qu'on va envoyer nos jeunes en Ukraine. C'est pas du tout le sens de cette affaire", a-t-il insisté.

Emmanuel Macron se rendra jeudi à la 27e Brigade d'infanterie de montagne (BIM) à Varces (Isère), afin d'annoncer un "nouveau cadre pour servir au sein de nos armées" et répondre à l'"envie d'engagement" de la jeunesse.

"Il est très clair que nous devons renforcer le pacte armée-Nation", a plaidé mardi le chef de l'État.

Selon des sources concordantes, Emmanuel Macron devrait annoncer jeudi l'instauration d'un service militaire volontaire (SMV).

Sa mise en œuvre devrait commencer modestement, avec 2.000 à 3.000 personnes la première année, avant une "montée en puissance" et un objectif à terme de 50.000 volontaires par an, estimait récemment une source ayant connaissance du dossier.

D'après plusieurs médias, la durée envisagée serait de 10 mois et il serait rémunéré à hauteur de plusieurs centaines d'euros.

Se disant "pas totalement opposé" à un tel type de service militaire, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a cependant regretté sur franceinfo que "ça ne rempli(sse) pas complètement sa mission", en terme social, puisqu'il sera "essentiellement proposé à ceux qui sont dans des situations moins enviables" alors que le service militaire d'autrefois "brassait les populations".

Mais, a convenu le leader socialiste, "c'est un élément de la dissuasion" face à la menace extérieure. "Laisser penser que c'est une nation entière qui se met au service de sa défense, c'est un élément de la dissuasion et, à ce titre, c'est un élément important dans un moment où nous savons que la dissuasion doit être restaurée pour empêcher demain des confrontations", a-t-il estimé.

Le vice-président du RN, Sébastien Chenu, a de son côté plaidé sur France Inter pour "un service national obligatoire, garçon et fille, de trois mois pour commencer" car "aujourd'hui, revenir à la conscription, ça coûte énormément".

La mobilisation sur la base du volontariat d'une partie d'une classe d'âge pourrait servir à répondre aux besoins d'"acquérir la masse" nécessaire pour tenir dans la durée en cas de conflit, avait estimé cet été le général Pierre Schill, chef d'état-major de l'armée de Terre.

Le service militaire a été obligatoire en France pendant près de deux siècles jusqu'à sa suppression en 1997 par le président Jacques Chirac pour laisser place à une armée de métier.