(Actualisé avec précisions sur les résultats, contexte,
déclarations, cours de Bourse)
HELSINKI, 1er février (Reuters) - Nokia NOKIA.HE a publié
jeudi un bénéfice trimestriel supérieur aux attentes en raison
d'un versement exceptionnel reçu du chinois Huawei pour des
brevets et le groupe finlandais a dit percevoir des signes
d'amélioration en Amérique du Nord qui pourraient limiter la
contraction de son activité de réseaux cette année.
Le titre gagne 4,62% dans les premiers échanges en Bourse
d'Helsinki, de loin la plus forte hausse de l'indice EuroStoxx
50 .STOXX50E de la zone euro (+0,4%).
Les grands équipementiers de la téléphonie mobile comme
Nokia, Huawei HWT.UL et le suédois Ericsson ERICb.ST se
trouvent au creux de la vague en raison de la baisse de la
demande pour la technologie 4G alors que des investissements
massifs pour les nouveaux réseaux 5G ne sont pas attendus avant
2019 ou 2020.
Le résultat opérationnel (Ebit) de Nokia au quatrième
trimestre a augmenté de 7% sur un an à 1,0 milliard d'euros
alors que les analystes interrogés par Reuters avaient anticipé
en moyenne 888 millions.
Ce bénéfice a cependant été gonflé par la somme de 210
millions d'euros reçue de Huawei alors que le
résultat opérationnel tiré de l'activité réseaux a reculé de 25%
par rapport au quatrième trimestre 2016.
Rajeev Suri, directeur général de Nokia, a déclaré que les
ventes mondiales de l'activité réseaux resteraient faibles cette
année, même si un possible rebond des dépenses des opérateurs en
Amérique du Nord pourrait atténuer ce repli.
"Nous anticipons une nouvelle contraction de notre marché en
2018, à un rythme toutefois moins marqué que ce nous pensions
précédemment étant donné les premiers signes d'amélioration des
conditions en Amérique du Nord", a-t-il dit, cité dans un
communiqué.
"Pour 2019 et 2020, nous nous attendons à ce que les
conditions de marché s'améliorent nettement, portées par le
déploiement tous azimuts des réseaux 5G."
Il a ajouté que les investissements dans la 5G pèseraient
sur la rentabilité de l'activité de réseaux cette année. Il a
dit s'attendre à une marge d'exploitation de 6% à 9% en 2018 et
de 9% à 12% en 2020, après 8,3% l'année dernière.
"Les perspectives sont un peu déroutantes (...) On dirait
qu'ils veulent braquer les projecteurs sur le long terme parce
que les investisseurs sont tellement concentrés sur les défis
actuels", a commenté Mikael Rautanen, analyste chez Inderes
Equity Research, avec une recommandation à "achat" sur le titre.
"Ils ont connu un meilleur trimestre qu'Ericsson dans les
réseaux mais c'est la même histoire en ce qui concerne les
perspectives."
Ericsson a publié mercredi une cinquième perte trimestrielle
consécutive.
Nokia a mieux résisté que son concurrent suédois à la baisse
du cycle avec l'acquisition en 2016 d'Alcatel-Lucent, qui lui a
permis d'étoffer son portefeuille et de faciliter le
développement de nouveaux produits, comme des équipements haut
débit, des routeurs plus rapides et des jeux de composants
électroniques dotés de capacités plus grandes.
(Jussi Rosendahl et Tuomas Forsell; Benoit Van Overstraeten et
Bertrand Boucey pour le service français, édité par Juliette
Rouillon)