Net repli des marchés européens : digestion difficile des résultats information fournie par AOF 06/11/2025 à 17:46
(AOF) - Au terme de la séance de ce jeudi, les marchés européens ont clôturé dans le rouge. La nouvelle pluie de résultats d'entreprises tombée entre hier et ce matin a pesé sur les Bourses. Les publications du troisième trimestre d'Air France KLM, Legrand ou SES ont été en particulier mal accueillies. Repartant à la baisse, le CAC 40 a reculé de 1,36%, pour retomber sous les 8000 points : 7964,77 points. L'EuroStoxx 50 est aussi reparti en territoire négatif en cédant 1% à 5612,71 points. Francfort et Amsterdam ont perdu plus de 1%.
A Wall Street, les indices américains suivent la même tendance, face à de nouvelles agitations au sujet des droits de douane. Vers 17h45, le Dow Jones se replie de 0,98%.
La Banque d'Angleterre laisse son taux à 4%
Ce jeudi, les investisseurs ont pris connaissance de la décision de politique monétaire de la Banque d'Angleterre. Comme attendu, elle a laissé son taux directeur inchangé à 4% à une courte majorité : 5 contre 4.
"La politique monétaire est définie de manière à équilibrer les risques liés à la réalisation durable de l'objectif d'inflation de 2%. Le risque lié à une persistance accrue de l'inflation s'est récemment atténué, tandis que le risque pesant sur l'inflation à moyen terme en raison de l'affaiblissement de la demande est devenu plus manifeste", a fait savoir la banque centrale du Royaume-Uni dans un communiqué, suite à sa décision.
Elle précise que "la politique monétaire est devenue moins restrictive depuis la baisse du taux directeur. L'ampleur des réductions supplémentaires dépendra donc de l'évolution des perspectives d'inflation. Si la désinflation se poursuit, le taux directeur devrait continuer à baisser progressivement".
Réagissant à cette décision de la Banque d'Angleterre, Luke Bartholomew, économiste en chef adjoint chez Aberdeen, estime "qu'une baisse des taux en décembre semble de plus en plus probable avec le ralentissement de l'inflation et de la croissance des salaires, et la probabilité d'une augmentation des impôts dans le budget".
De l'autre côté de l'Atlantique, hier, la Cour suprême des Etats-Unis a émis des doutes sur la légalité des droits de douane de Donald Trump. Plusieurs juges ont exprimé leur scepticisme, soulignant que la loi d'urgence économique (IEEPA : International Emergency Economic Powers Act), invoquée par le gouvernement, n'indique pas le pouvoir d'imposer des droits de douane, seulement celui de "réguler les importations et exportations".
Depuis son retour à la Maison Blanche, Donald Trump a invoqué cette loi de 1977 pour ordonner une série de droits de douane. Ces taxes douanières ont ensuite évolué au terme des négociations menées par Washington avec les pays concernés dont la Chine.
Aux Etats-Unis toujours, les investisseurs, privés de statistiques officielles en raison du shutdown, se rabattent sur des données privées. Selon un rapport publié ce jour par la société Challenger, Gray & Christmas, 153 074 emplois ont été supprimés en octobre 2025, soit une augmentation de 175% par rapport aux 55 597 suppressions annoncées en octobre 2024. De plus, les suppressions d'emplois depuis le début de l'année sont au plus haut niveau depuis 2020 : plus de 2,3 millions ont été annoncées jusqu'en octobre.
Cet indicateur renforce la probabilité de voir la Fed baisser ses taux en décembre, et le rendement du 10 américain recule nettement autour de 4,084% (-7,6 points) après avoir bondi hier.
Des publications considérées décevantes à Paris
Côté valeurs, à Paris, les performances trimestrielles d'Air France, SES et Legrand ont déçu les investisseurs. Le spécialiste des infrastructures électriques a signé la plus forte baisse du CAC 40 après avoir dévoilé une performance sur 9 mois ressortant sous les attentes, bien qu'il ait confirmé ses objectifs annuels.
En revanche, ArcelorMittal a fini en tête de l'indice phare parisien à la faveur de résultats du troisième trimestre supérieurs aux attentes et l'annonce de perspectives favorables pour l'année 2026.
A Londres, Diageo a reculé après un repli de ses ventes en Amérique du Nord et en Chine et une révision à la baisse de ses prévisions annuelles. A Francfort, Commerzbank s'est affaibli en raison d'une performance trimestrielle mitigée.