Négociations sur la taxe Zucman : "Ma proposition peut être discutée et améliorée", estime Gabriel Zucman
information fournie par Boursorama avec Media Services 27/10/2025 à 13:30

Face à l'opposition de la droite et du gouvernement, le PS propose la mise en place d'une taxe "Zucman light", qui épargnerait les entreprises innovantes et les entreprises familiales.

Gabriel Zucman à Paris, le 1er octobre 2025. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Alors que les tractations se poursuivent à l'Assemblée pour l'introduction ou non d'une taxe sur le patrimoine des grandes fortunes, l'économiste Gabriel Zucman a estimé lundi 27 octobre que sa préconisation avait vocation à être "discutée" et "améliorée".

Le Parti socialiste souhaite voir adopter "la taxe Zucman" dans le Projet de loi de Finances (PLF) 2026 , qui prévoit que les fortunes de 100 millions d'euros et plus doivent acquitter chaque année un impôt total d'une somme équivalent à 2% de leur patrimoine, biens professionnels compris. Devant l'opposition de la droite et du gouvernement au projet, ils ont publié vendredi un amendement qualifié de "Zucman light" (léger), excluant de la taxe les entreprises innovantes et les entreprises familiales . Tout en fixant le seuil de fortune à 10 millions au lieu de 100, et la taxe à 3% au lieu de 2%.

Pour y échapper, le foyer fiscal concerné doit notamment posséder à la fois 51% des titres et 51% des droits de vote de l'entreprise, ce qui ne semble pas être le cas, malgré leur richesse, de nombreuses grandes fortunes françaises.

Un risque de "machine à optimisation"

Sur France 2 , Gabriel Zucman a redit qu'il voyait "comme une limitation d'introduire des exonérations, car c'est prendre le risque de lancer la machine à optimisation " : "C'est la grande leçon de l'ISF", impôt de solidarité sur la fortune, a-t-il ajouté.

Il a cependant relevé que le seuil d'exonération de l'ISF n'était que de 25% des détentions de capital, mais le double dans l'amendement socialiste.

Il a de plus salué que l'amendement "reprenne le dispositif d'impôt plancher".

Évoquant sa propre préconisation, Gabriel Zucman a relevé qu'il n'avait fait qu'"un travail de chercheur (...), pas pour dire qu'il n'y a qu'une seule façon de faire les choses (...) : la proposition que j'ai formulée, elle doit être discutée et elle peut être améliorée ", a-t-il ajouté.

Gabriel Zucman a remarqué en souriant qu'au lieu de porter son nom, il préférerait que sa taxe s'appelle "taxe Bernard Arnault", le patron de LVMH , homme le plus riche de France.