Natixis IM : " ne pas s’attendre à une baisse des taux de la Fed en mai "
information fournie par AOF 25/04/2025 à 16:24

(AOF) - " Que peut-on attendre de la Réserve fédérale lors de sa réunion du 7 mai ? ", s'interroge Jack Janasiewicz, portfolio manager and lead portfolio strategist pour Natixis Investment Managers Solutions. " La situation est particulièrement délicate. Les données économiques sont brouillées par les effets des tarifs douaniers, de l'immigration et des réductions d'effectifs dans l'administration. Il est donc très difficile de discerner les tendances de fond. Toute prévision économique devient risquée, tant l'incertitude sur ces facteurs rend les scénarios très dispersés ", explique l'analyste.

Jerome Powell a récemment indiqué que la Fed souhaitait observer les effets des droits de douane avant de modifier ses taux. Une difficulté supplémentaire réside dans l'instabilité des décisions de la Maison-Blanche. Les hausses de tarifs sont souvent renégociées ou annulées, ce qui complique considérablement l'analyse.

" Prendre une décision en fonction des droits de douane annoncés, pour ensuite devoir s'ajuster à un accord inattendu, expose à des erreurs de politique économique. Dans ce contexte, les marchés financiers montrent des signes de tension. Les taux d'intérêt montent, les écarts de crédit s'élargissent, les indices boursiers reculent. Il est donc légitime de considérer des baisses de taux préventives. Attendre les données, c'est prendre le risque d'être en retard ", fait savoir Jack Janasiewicz.

À Chicago, lors d'une intervention récente, M. Powell a déclaré que les tarifs douaniers auraient pour effet d'augmenter l'inflation tout en ralentissant la croissance. Une combinaison redoutable, difficile à gérer pour une banque centrale.

Il a ajouté que la Fed n'était pas pressée de baisser ses taux, un message qu'il a répété à plusieurs reprises. " Il ne faut donc pas s'attendre à une baisse lors de la réunion de mai. En revanche, la probabilité de voir les taux baisser lors des prochaines réunions est en hausse ", conclut Jack Janasiewicz.