Mines: Eramet "continuera" de travailler avec le Gabon qui prévoit de cesser d'exporter le manganèse
information fournie par Boursorama avec AFP 02/06/2025 à 11:19

( AFP / EMMANUEL DUNAND )

Le groupe minier Eramet "continuera de travailler avec l'Etat" gabonais qui a annoncé samedi l'interdiction d'exporter du manganèse à compter de 2029, a réagi lundi l'entreprise française dans un communiqué.

"Eramet reconnaît l'ambition portée par les autorités gabonaises et, en tant que coactionnaire majoritaire de Comilog, continuera de travailler avec l'État dans un esprit de partenariat constructif et de respect mutuel", écrit l'industriel français.

Il souhaite "préserver le rôle stratégique de Comilog et de Setrag (filiales d'Eramet, NDLR) comme fournisseurs de rang mondial de manganèse pour l'industrie sidérurgique, ainsi que les 10.460 emplois gabonais qu'ils soutiennent", ajoute-t-il.

A lui seul, le manganèse de la Comilog (Compagnie minière de l'Ogooué) représente 6% du PIB du pays côtier d'Afrique centrale, selon des données des autorités gabonaises, le gisement de Moanda (sud-est du pays) constituant l'une des principales sources de manganèse du monde.

Vendredi, le président du Gabon Brice Clotaire Oligui Nguema a annoncé en conseil des ministres l'interdiction d'exporter du manganèse brut au 1er janvier 2029, afin de mettre en place une industrie de transformation nationale.

Le président a affirmé qu'une "période transitoire de trois ans (était) accordée aux opérateurs du secteur pour procéder aux investissements requis".

Eramet avait expliqué en avril avoir éprouvé des difficultés "opérationnelles et logistiques" au port d'Owendo depuis fin 2024 qui, conjuguées à un mouvement social en mars, ont pénalisé le groupe: les volumes de minerai de manganèse vendus au premier trimestre 2025 ont reculé de 15%.

Mi-octobre, Eramet avait annoncé suspendre l'extraction de minerai de manganèse d'une mine gabonaise pendant au moins trois semaines face à l'essoufflement de la demande chinoise qui pèse sur les prix.