PARIS, 19 septembre (Reuters) - Le constructeur européen de
missiles MBDA estime logique que l'Italie et son industriel de
défense Leonardo LDOF.MI restent au capital du groupe, a
déclaré mardi son PDG Antoine Bouvier.
Leonardo détient 25% de MBDA aux côtés d'Airbus et du
britannique BAE Systems BAES.L qui ont chacun 37,5% et on a
prêté à l'italien l'intention de sortir du constructeur de
missiles pour se renforcer dans le fabricant de turbopropulseurs
ATR dont il est coactionnaire à parité avec Airbus.
A la question de savoir si l'Italie souhaitait selon lui
garder son industrie de missiles et en tous cas rester
actionnaire de MBDA, Antoine Bouvier a répondu à l'affirmative.
"Rien n'est jamais sûr, rien n'est jamais acquis, mais les
fondamentaux à la fois au niveau de l'Italie, de Leonardo et de
la contribution de MBDA à l'armement des plates-formes
italiennes vont dans ce sens", a-t-il déclaré lors d'une
rencontre avec l'Association des journalistes professionnels de
l'aéronautique et de l'espace (AJPAE).
Antoine Bouvier a regretté les divergences croissantes entre
les frégates italiennes et françaises, qui étaient identiques
dans les années 1990 à l'époque des frégates Horizon et qui ne
partagent désormais plus que les missiles MBDA.
"On est évidemment très satisfait d'être le dernier carré
résistant de la coopération de cette divergence mais c'est une
situation qui n'est pas satisfaisante", a-t-il dit.
"Tout ce qui va dans un sens (...) de renverser la vapeur
sur cette coopération dans le domaine naval va évidemment dans
le bon sens."
La France et l'Italie discutent d'une alliance dans les
chantiers navals qui pourrait conduire à des partenariats avec
Thales TCFP.PA et Leonardo, les numéros deux et trois de la
défense en Europe, a-t-on appris la semaine dernière auprès de
deux sources proches du dossier.
(Cyril Altmeyer, édité par Benoît Van Overstraeten)