Luca de Meo va quitter Renault et est attendu chez Kering information fournie par Reuters 16/06/2025 à 07:55
PARIS (Reuters) -Luca de Meo, le directeur général de Renault Group, va quitter le groupe au losange à compter du 15 juillet pour relever de "nouveaux défis", a annoncé dimanche soir le constructeur automobile français, confirmant une information du Figaro.
Selon le quotidien, François-Henri Pinault, actionnaire majoritaire et actuel PDG de Kering, a décidé de séparer les fonctions de président et de directeur général du groupe familial, ce qui permettrait au dirigeant italien de devenir le DG du groupe de luxe, propriétaire des marques comme Gucci, Yves Saint Laurent et Balenciaga.
"Luca de Meo a fait part de sa décision de quitter ses fonctions afin de relever de nouveaux défis en dehors du secteur automobile", écrit Renault dans un bref communiqué publié à l'issue d'un conseil d'administration du groupe au losange.
Le départ soudain de l'artisan du redressement du constructeur automobile français constitue un coup de théâtre alors que Luca de Meo avait été renouvelé l'an dernier pour quatre ans.
Arrivé à la tête de Renault en 2020, année marquée par une perte historique, l'ancien de Volkswagen a relancé le groupe à travers une vaste offensive produit, notamment avec le retour de silhouettes iconiques comme la R5, ainsi qu'avec une politique de partenariats tous azimuts pour maintenir le constructeur dans la course à l'électrification malgré une taille et une marge de manoeuvre financière inférieure à des concurrents plus grands que lui.
S'il n'est pas parvenu à introduire en Bourse sa filiale électrique Ampere, Luca de Meo a engagé, avec le président du groupe Jean-Dominique Senard, un chantier envisagé de longue date, la refonte de son alliance stratégique de près de vingt ans avec Nissan. L'Etat français détient une participation de 15% dans Renault.
Luca de Meo devait présenter à l'automne un nouveau plan stratégique, "Futurama", pour tenter de pérenniser le succès récent du groupe. Renault est l'un des rares constructeurs à ne pas avoir averti sur ses résultats financiers à l'automne dernier.
Sollicité, un porte-parole de Kering a refusé de commenter les informations du Figaro.
Si le transfert de Luca de Meo vers Kering se confirme, cela marquerait un changement radical au sein du groupe de luxe qui n'a pas réussi récemment à convaincre les investisseurs financiers avec son projet de redressement de Gucci, principal contributeur aux ventes et au bénéfice du groupe.
Les spéculations sur la future direction de Kering se sont accélérées la semaine dernière après que les médias français ont rapporté que François-Henri Pinault était sur le point de renoncer à son rôle de PDG.
Une source proche de François-Henri Pinault a déclaré à Reuters que le PDG de Kering travaillait activement à sa succession.
Kering a annulé, de manière inattendue, un événement avec des analystes prévu lundi, sans en préciser les raisons, a indiqué une source proche du dossier.
L'action Kering a perdu plus de 60% de sa valeur au cours des deux dernières années après une série d'avertissements sur bénéfices et des changements dans l'organigramme du groupe, notamment chez Gucci.
(Rédigé par Claude Chendjou, avec Gilles Guillaume, Tassilo Hummel, Leigh Thomas, Dominique Vidalon et Gabriel Stargardter)