Lockheed Martin, Northrop, GE Aerospace... Après Intel, l'Etat américain veut devenir actionnaire des géants de la défense
information fournie par Boursorama avec Media Services 26/08/2025 à 17:40

Le secrétaire au Commerce a indiqué que le Pentagone "réfléchit" à l'entrée de l'Etat américain dans le capital de groupes de défense du pays, à l'instar des parts acquises auprès d'Intel dans le secteur des puces.

Un chasseur F-35 de Lockheed Martin, au Bourget, en juin 2025 (illustration) ( AFP / ALAIN JOCARD )

Après avoir pris 10% du capital d'Intel en échange du versement de subventions accordées sous l'ère Biden, l'Etat américain version Trump se tourne vers les géants nationaux de la défense, en particulier Lockheed Martin, dans la perspective d'en devenir actionnaire, a indiqué mardi 26 août Howard Lutnick, ministre américain du Commerce.

"Il y a une énorme discussion concernant la défense. Lockheed Martin réalise 97% de son chiffre d'affaires grâce au gouvernement américain" , a relevé M. Lutnick, interrogé sur la chaîne de télévision CNBC . "En gros, ils sont un bras du gouvernement américain", a-t-il fait valoir. Il a précisé que le ministre de la Défense Pete Hegseth et ses équipes étaient "sur le coup", et qu'"ils réfléchissent" à l'entrée de l'Etat américain dans le capital de groupes de défense du pays.

Contactés par l'AFP, les grands industriels américains de la défense - Lockheed Martin, Northrop Grumman, GE Aerospace, RTX et General Dynamics - n'ont pas réagi dans l'immédiat. Boeing n'a pas souhaité commenter. En milieu d'après-midi, les actions du secteur progressaient à la Bourse de New York après les propos du ministre, en particulier Lockheed (+1,58%), RTX (+1,05%), Northrop (+1,09%) ou encore GE Aerospace (+1,65%).

"L'élément crucial ici, c'est de déterminer si les Etats-Unis d'Amérique ajoutent une valeur fondamentale à votre entreprise. Si nous ajoutons une valeur fondamentale à votre activité, je pense qu'il est juste que Donald Trump pense au peuple américain", a relevé M. Lutnick.

Kevin Hassett, principal conseiller économique du président américain, avait indiqué mardi que l'Etat était prêt à entrer au capital d'autres entreprises mais sans préciser de secteur en particulier. "C'est tout à fait possible", avait répondu M. Hassett, sur CNBC , "je suis persuadé qu'il y aura d'autres transactions" similaire à celle avec Intel.

Trump vante une prise de participation qui n'a "rien coûté"

"Dans le passé, le gouvernement fédéral donnait de l'argent et les contribuables n'obtenaient rien en retour. Ce qu'il se passe avec Intel, c'est que l'argent va au groupe comme prévu mais, en échange, le contribuable obtient une part du capital", avait-il expliqué, rappelant qu'il s'agissait d'une "participation sans droit de vote".

Donald Trump a annoncé vendredi une prise de participation de 10% au capital d'Intel, affirmant que cela n'avait "rien coûté". L'entreprise a précisé que l'investissement de l'Etat américain s'élevait à 8,9 milliards de dollars - dont une partie correspondant à des subventions non encore versées -, auxquels s'ajoutent 2,2 milliards de subventions déjà versées. En échange, l'Etat doit recevoir 433,3 millions d'actions (9,9% du capital).