Lloyds plombé par une provision dans une affaire de ventes abusives de crédits auto information fournie par Boursorama avec AFP 23/10/2025 à 09:16
La banque britannique Lloyds a annoncé jeudi un résultat plombé par une charge de 800 millions de livres (920 millions d'euros) au troisième trimestre, liée à des indemnisations attendues dans une affaire de ventes abusives de crédits automobiles qui touche de nombreux établissements britanniques.
Le groupe a publié un bénéfice net part du groupe en baisse de 14% pour les neuf premiers mois de l'année, à 2,9 milliards de livres (3,3 milliards d'euros). Sur le seul troisième trimestre, son bénéfice après impôts a fondu de 42%.
Mais son produit net bancaire (soit l'ensemble de ses revenus) a progressé de 6% sur les neuf premiers mois de 2025. "Le groupe continue d'afficher de bonnes performances (...) malgré l'impact de la charge supplémentaire sur les crédits automobile au troisième trimestre", affirme le directeur général Charlie Nunn dans un communiqué.
Lloyds avait annoncé dès mi-octobre son intention de prendre une provision supplémentaire, qui porte le total mis de côté par le groupe dans cette affaire à près de deux milliards de livres, après une proposition en début du mois par le gendarme britannique des marchés financiers (FCA) d'un plan d'indemnisation.
Ce mécanisme de remboursement représente environ 8,2 milliards de livres (9,4 milliards d'euros) pour les banques britanniques, auxquels s'ajouteront des frais. La FCA a lancé jusqu'au 18 novembre une consultation sur ce plan qui, s'il était confirmé, pourrait entrer en vigueur début 2026.
Dans ce dossier, des millions d'acheteurs de voitures à crédit ont payé depuis 2007 sans s'en rendre compte, en plus du prix du véhicule et du prêt, une commission rétrocédée par la banque au concessionnaire, considéré comme courtier dans l'opération.
Les banques autorisaient en outre les vendeurs automobiles à ajuster le taux d'intérêt proposé aux clients. Plus il était élevé, plus la commission était importante, une pratique depuis interdite.
La Cour suprême britannique a accordé en août une victoire partielle aux établissements de crédit, estimant que les réclamations des clients à leur encontre étaient globalement "irrecevables", tout en considérant qu'une indemnisation était fondée dans certains cas particulièrement injustes.
Les banques les plus exposées ont, ces derniers mois, mis de côté des sommes considérables en prévision de leur exposition. La compatriote de Lloyds, Barclays, a annoncé mercredi une provision de totale dans cette affaire de 325 millions de livres, contre 90 millions initialement.