Les profits d'ArcelorMittal seront laminés en 2023

information fournie par Investir 02/01/2023 à 09:00

(Crédits photo : Wikimedia Commons - )

On l'a vu au troisième trimestre, le vent a commencé à tourner pour le sidérurgiste. Le retournement des prix des matières premières, assorti d'un affaiblissement de la demande mondiale d'acier, a conduit à la publication d'un excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 2,7 milliards de dollars entre juillet et septembre, contre 5,2 milliards au trimestre précédent.

Au quatrième trimestre, la tendance devrait s'accentuer avec un résultat attendu par le consensus des analystes à peine au-dessus de 1,1 milliard. Il s'inscrirait ainsi comme le plus faible depuis le deuxième trimestre 2020. C'est en Europe que la situation est la plus tendue, à cause d'un « déstockage violent chez les distributeurs », note le bureau de recherche d'Oddo BHF.

Face à la baisse de la demande, ArcelorMittal a ajusté son offre en mettant à l'arrêt 6 millions de tonnes de capacités, équivalentes à 15 % du total en Europe, chiffre l'analyste financier. D'autres grands sidérurgistes comme SSAB et U.S. Steel ont également annoncé des réductions de capacités, ce qui devrait contribuer à assainir le marché. Néanmoins, les résultats du groupe de la famille Mittal devraient chuter en 2023. Le consensus table sur un Ebitda de 6,3 milliards de dollars, en baisse de 52 % par rapport à l'estimation de profits de l'exercice 2022.

D'autres facteurs pèsent sur les perspectives d'ArcelorMittal, à commencer par la guerre en Ukraine, pays qui représente 8 % des capacités du groupe.

Accidents au Kazakhstan

En outre, il est pointé du doigt au Kazakhstan après la mort accidentelle d'un opérateur dans une usine. Le mois précédent, une explosion, sans doute due à une fuite de gaz, avait tué cinq mineurs. Pour Oddo BHF, une sortie du pays pourrait être bien perçue par certains, « mais ArcelorMittal aurait sans doute du mal à céder sa filiale dans des conditions satisfaisantes ». Dans ce contexte, les investisseurs soucieux de l'ESG (critères environnementaux, sociaux et de gouvernance) pourraient se montrer frileux vis-à-vis du titre, même si, par ailleurs, le sidérurgiste mène son plan de décarbonation de la production de l'acier. Il a, par exemple, inauguré récemment son projet phare de captage et d'utilisation du carbone à Gand, en Belgique, pour un investissement de 200 millions d'euros.

Nous préférons maintenir notre conseil de prudence, malgré la faible valorisation du titre.

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