Les marchés risquent de douter de l'efficacité de la BCE-Rehn

information fournie par Reuters 26/04/2019 à 12:46
    HELSINKI, 26 avril (Reuters) - Les investisseurs risquent de
finir par douter de l'efficacité des mesures adoptées par la
Banque centrale européenne (BCE) pour relancer l'inflation, a
déclaré vendredi Olli Rehn, le gouverneur de la banque centrale
finlandaise.
    Considéré comme un successeur potentiel de Mario Draghi à la
tête de la BCE, Olli Rehn a souligné, à l'occasion de la
présentation du rapport annuel de la banque centrale nationale, 
la nécessité de continuer de soutenir l'économie et exprimé son
scepticisme quant à l'intérêt d'une modulation du taux de dépôt
de la BCE. 
    Il a expliqué que la persistance d'anticipations d'inflation
basses pourrait refléter, au-delà de l'impact d'années de faible
hausse des prix, les doutes des investisseurs sur la politique
monétaire de la BCE.
    "Tout d'abord, une inflation durablement faible pourrait
avoir réduit durablement les anticipations d'inflation, au point
qu'elles s'orientent facilement à la baisse", a-t-il dit. 
    "Deuxièmement, les marchés pourraient conclure que les
mesures de politique monétaire ne sont, dans les circonstances
actuelles, pas suffisamment efficaces pour que l'inflation
s'accélère."
    Alors que la BCE a dit depuis mars qu'elle maintiendrait ses
taux d'intérêt à leur plus bas niveau historique au moins
jusqu'à la fin de cette année, Olli Rehn a déclaré dans un
entretien publié vendredi que certains membres du Conseil des
gouverneurs auraient préféré une échéance plus tardive encore.
    "Certains d'entre nous étaient d'avis que la politique de
taux d'intérêt bas pourrait être poursuivie un peu plus
longtemps encore", a-t-il dit au quotidien finlandais
Kauppalehti.
    "Dans cette situation d'incertitude économique et de
ralentissement de la croissance, il y a des raisons de
poursuivre une politique monétaire très stimulante."
    Il a ajouté que la BCE serait en meilleure position pour
évaluer les perspectives économiques et "prendre les décisions
nécessaires" lors de sa prochaine réunion, le 5 juin.
    Mais il a d'ores et déjà exprimé ses doutes quant à
l'intérêt d'une modulation du taux de dépôt, à l'étude au sein
des services de la BCE et qui reviendrait à exonérer les banques
de charges sur les réserves excédentaires déposées à la banque
centrale.
    "Je ne suis pas vraiment convaincu de l'efficacité de cet
outil sur la base des connaissances actuelles", a-t-il dit lors
de sa conférence de presse. 

 (Anne Kauranen, avec Francesco Canepa à Francfort;
Marc Angrand pour le service français)