Les marchés actions s’inquiètent d’un second tour Le Pen - Mélenchon information fournie par H24 Finance pour Boursorama 19/04/2017 à 09:36
Les tensions et les incertitudes sont de retour sur les marchés actions à quelques jours de l’élection présidentielle française. Les très faibles écarts dans les sondages entre les quatre principaux candidats laissent penser que tous les scénarios restent envisageables.
Après quatre journées consécutives sans cotations à la Bourse de Paris pour cause de festivités pascales, la dernière semaine avant les élections présidentielles a débuté mardi sous le signe de la plus grande prudence, le CAC40 clôturant sous la barre psychologique des 5.000 points en baisse de 1,59%, sa plus forte baisse depuis le début de l’année.
Les valeurs cycliques ont fait partie des plus touchées par le mouvement baissier au sein du CAC40, comme ArcelorMittal (-6,18%), Valeo (-2,94%) ou TechnipFMC (-2,29%). De nombreuses valeurs, traditionnellement considérées comme « défensives » ont également fait partie des plus fortes baisses comme Carrefour (-4,20%) ou Sanofi (-2,40%). Etonnamment, les valeurs bancaires ont plutôt bien résisté : Société Générale n’a par exemple perdu que 1,13% mardi.
Alexandre Baradez, stratégiste chez IG France, signalait ce même jour sur son compte Twitter que « la volatilité est au plus haut depuis l'élection de Donald Trump » sur les marchés actions américains (indice VIX), et au plus haut depuis juin 2016 sur l’indice CAC40, après de nombreux mois de calme plat.
« N’importe lequel des quatre principaux candidats peut atteindre le second tour »
Depuis la semaine dernière, «On observe une remontée de la volatilité sur les actions, ce qui indique que les investisseurs cherchent à couvrir leurs positions contre une baisse éventuelle. Cela est corroboré par un retour de la prime de risque politique sur les autres classes d’actifs en raison de la montée du candidat à l’élection présidentielle française Jean-Luc Mélenchon dans les sondages», commente Edmond de Rothschild AM.
Selon un sondage Ifop-Fiducial publié lundi 17 avril et réalisé auprès d’un échantillon représentatif de 2796 personnes, les intentions de vote seraient les suivantes : Emmanuel Macron 23%, Marine Le Pen 22,5%, François Fillon 19,5%, Jean-Luc Mélenchon 19,5%. Au cours des deux dernières semaines, l’avance des deux premiers candidats s’est réduite par rapport aux deux autres et les écarts deviennent serrés.
« Selon les hypothèses plausibles, n'importe lequel des quatre principaux candidats peut atteindre le second tour », commente HSBC dans une note publiée mardi et citée par l’agence Reuters.
La banque britannique estime qu’« une performance meilleure que prévu pour Marine Le Pen et/ou Jean-Luc Mélenchon pourrait ébranler sérieusement les marchés étant donné que les deux sont en faveur d'un référendum sur l'appartenance française à l'euro ».
L’agence Reuters rapportait également mardi que « les responsables de la stratégie actions de JPMorgan disent (…) privilégier toujours le scénario d'une victoire finale d'Emmanuel Macron mais notent que la course est devenue plus serrée avec la percée dans les sondages de Jean-Luc Mélenchon, donné à hauteur de François Fillon juste derrière le duo de tête ».
« Le scrutin est jugé plus dangereux que la victoire de Trump »
Les investisseurs étrangers, qui s’inquiétaient déjà d’une élection de Marine Le Pen il y a quelques mois, sont donc de nouveau sur leurs gardes. « Aux Etats-Unis, le scrutin [français] est jugé plus dangereux que la victoire de Trump » écrivaient Les Echos dans leur édition du mardi 19 avril.
Le quotidien économique précisait à ce sujet : « Les Américains ne connaissent que deux courants politiques, républicain et démocrate. Que les deux plus grands partis français puissent être éliminés au premier tour de la présidentielle suffit donc déjà à les émouvoir ».
Malgré ce regain de tension sur les marchés actions, les marchés obligataires semblaient, pour leur part, conserver leur sérénité, le taux de l’OAT 10 ans restant toujours proche de 0,90% sans marquer d’évolution notable.