Les investisseurs particuliers payent leurs fonds 40% plus cher que les institutionnels, selon l' Esma
information fournie par Agefi Asset Management  22/04/2021 à 12:00

(NEWSManagers.com) - La concurrence ne semble pas suffire pour faire baisser les

frais des produits financiers quand il s' agit des épargnants. Selon le

troisième rapport sur les frais et performances des produits financiers

de l' Esma, le régulateur financier européen, les investisseurs

individuels paient encore 40% de frais en plus que leurs compères

institutionnels, et ce quelle que soit la classe d' actifs ou le niveau

de risque.

La moyenne globale des coûts des fonds Ucits ont pourtant

baissé, passant de 1,6% à 1,4% par an entre 2017 et 2019. Mais ces frais

restent plus élevés pour les stratégies actions et obligataires par

rapport aux fonds indiciels cotés Ucits, ce qui génère une

sous-performance nette des premiers produits, indique l' Esma.

La gestion active peut pourtant se prévaloir de certains

atouts. Selon les données statistiques du rapport, la performance

agrégée du premier quart des fonds actions gérés activement est

supérieure à celle du premier quartile mélangeant fonds passifs et

benchmarks. Mais l' Esma a estimé qu' il était difficile pour les

épargnants d'identifier ces fonds Ucits surperformant.

L' Esma a profité de ce rapport pour souligner que la

comparabilité des données du secteur entre les Etats-membres de l' Union

européenne était limitée, notamment en raison de problèmes persistants

d' hétérogénéité et de disponibilité de ces données. Le régulateur

européen a également mis en évidence un manque d' harmonisation des

réglementations nationales. Il souligne ainsi la nécessité pour les

gestionnaires d'actifs et les entreprises d'investissement d'agir dans

le meilleur intérêt des investisseurs, comme le précisent les directives

MiFID II, Ucits et AIFM.

Des coûts qui inquiètent aussi les assureurs

Les prix élevés, et parfois injustifiés, des unités des compte

dans les produits assurantiels a par ailleurs poussé un autre

régulateur, l' Eiopa (Autorité européenne des assurances et des pensions

professionnelles), à se pencher sur la question. Elle consulte

actuellement les producteurs d' unités de compte sur des règles qui

permettraient à l' industrie et aux régulateurs d' évaluer si les frais

d' un fonds vendu en unité de compte méritent d' être payés.

Elle a par ailleurs publié, le même jour que l' Esma, un rapport

similaire indiquant que, du point de vue des frais, les produits de

participation aux bénéfices étaient toujours moins chers (1,5 %) que les

produits en unités de compte (2,5 %) et les produits hybrides (2,1 %),

les produits en unités de compte ayant toutefois de meilleures

performances que les deux autres.