Les investisseurs obligataires tablent sur une fin de cycle à 1 ou 2 ans information fournie par Agefi Asset Management 26/03/2019 à 10:30
(NEWSManagers.com) -
Selon la deuxième étude annuelle mondiale sur la gestion obligataire (*), réalisée par la société de gestion Invesco, les investisseurs obligataires s'attendent à une prolongation du cycle économique jusqu'à fin 2019 voire fin 2020. En effet, pour 49 % des interrogés, le cycle touchera à sa fin d'ici un an ou deux, mais, plus d'un quart (27 %), anticipent une fin de cycle plus proche au cours des six à douze prochains mois.
Si l'on compare les investisseurs whosale aux investisseurs institutionnels, la première catégorie se montre relativement plus pessimiste quant aux perspectives à court terme, avec 65 % qui tablent sur une fin de cycle d' ici 2 ans. Sur le plan régional, l' étude révèle également d'importantes divergences de perspectives du cycle économique parmi les investisseurs obligataires. Les investisseurs de la région Asie-Pacifique estiment que l' expansion durera encore un an ou deux, tandis que ceux de la région EMEA sont plus optimistes quant à sa longévité au-delà de cette période. En Amérique du Nord, en revanche, les investisseurs obligataires sont plus pessimistes, et plus de la moitié (52 %) d' entre eux pensent que l' expansion touchera à sa fin dans les douze prochains mois.
Quels éléments déclencheurs de la prochaine récession ?
En ce qui concerne les éléments déclencheurs de la prochaine récession, les sondés sont principalement inquiets par les niveaux élevés de dette, en particulier celui de la dette publique. Les investisseurs interrogés estiment que la hausse des taux d'intérêt impactera lourdement les charges d'intérêt et les taux de défaut.
Parmi les autres sources de perturbation possibles, 15 % des investisseurs pensent que le risque principal proviendrait d'une crise au sein des marchés émergents, et pour 13 % d' entre eux, il s'agirait d'une bulle de la dette en Chine. En outre, 60 % des investisseurs estiment avec une certitude élevée que les spreads de crédit s'élargiront au cours des trois prochaines années, et 45 % pensent que la courbe des rendements restera plate pour encore un long moment. En comparaison, les investisseurs obligataires se montrent peu inquiets quant au risque de hausse de l' inflation (34 %) et seulement un quart (27 %) anticipent une inversion de la courbe dans les prochaines années.
Les allocations aux obligations chinoises sont en hausse, les investisseurs faisant fi du conflit commercial et des problématiques géopolitiques dans le cadre de leur quête de rendement et de diversification. Un tiers (32 %) des investisseurs obligataires chercheront à renforcer leurs expositions à la Chine au cours des trois prochaines années, en particulier les investisseurs nord-américains (58 %). Aujourd' hui, aux États-Unis, les investisseurs sont peu enclin à détenir des obligations chinoises dans leurs portefeuilles, mais ils sont plus susceptibles d' augmenter leurs allocations à l' avenir en dépit de la montée des tensions commerciales. " C' est un revirement significatif pour un pays qui a tendance à investir majoritairement dans son marché obligataire domestique" , note l'étude.
Pour la moitié des investisseurs dans le monde (51 %), il s'agit d'une décision stratégique à long terme qui sera confortée par la hausse de la pondération de la Chine dans les principaux indices obligataires attendue en 2019 et par la suite. " Si le marché obligataire chinois est le troisième plus important au monde, il a longtemps été sous-pondéré, voire entièrement absent, des portefeuilles obligataires des investisseurs professionnels en dépit de considérations d'investissement favorables telles que la valorisation relative, le rendement et les performances totales attendues. Les barrières à l' investissement en obligations chinoises semblent diminuer ce qui incite les investisseurs à tirer parti du marché" , précisent les auteurs de l'étude.
(*) L'étude a été réalisée dans le cadre d' entretiens individuels auprès de 145 spécialistes obligataires et responsables de l' investissement de la zone EMEA, en Amérique du Nord et en Asie-Pacifique, représentant un total de 14 100 milliards de dollars d'encours sous gestion.