Les géants du gaz affirment que le projet de l'opposition australienne de constituer des réserves pourrait aggraver la pénurie

information fournie par Reuters •01/04/2025 à 07:11

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Shell, ExxonMobil et Chevron mettent en garde contre l'intervention des pouvoirs publics sur le marché de l'énergie

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Le plan de réserve de gaz ne résoudrait pas le déficit de l'offre nationale, selon eux

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Chevron estime que la sécurité énergétique est devenue un "ballon politique"

(Les commentaires d'ExxonMobil et de Chevron sont mis à jour tout au long de l'article) par Christine Chen

Les géants mondiaux du gaz ont déclaré mardi qu'une proposition de campagne électorale de la coalition d'opposition australienne, qui obligerait les producteurs à diriger davantage de gaz d'exportation vers le marché intérieur, découragerait les investissements sans s'attaquer aux pénuries qui se profilent à l'horizon.

L'énergie est devenue l'un des principaux thèmes de campagne avant les élections générales du 3 mai , la coalition conservatrice libérale-nationale s'étant engagée à réduire les factures d'électricité grâce à un système de réservation de gaz.

Le gouvernement travailliste de centre gauche du Premier ministre Anthony Albanese a introduit un plafond de prix sur les prix de gros du gaz en 2022, et a mis en œuvre des mesures réglementaires et autres pour répondre aux besoins énergétiques nationaux et réduire les émissions.

Lors d'une conférence à Sydney, les dirigeants australiens de Shell SHEL.L , ExxonMobil XON.M et Chevron CVX.N se sont opposés à la proposition de la coalition, arguant qu'une plus grande intervention du gouvernement entraverait le développement de l'approvisionnement en gaz.

Cecile Wake, présidente de Shell Australia, qui exporte du gaz à partir du projet Queensland Curtis LNG dans l'État du Queensland, a déclaré que les contrôles à l'exportation n'étaient pas la solution.

"Le fait que le levier le plus facile dont dispose le gouvernement fédéral pour résoudre le problème du gaz dans le sud soit le contrôle des exportations n'est pas une raison pour tirer plus fort sur ce levier", a-t-elle déclaré.

"Cela n'augmente pas l'offre, mais la redistribue simplement et, associé à des plafonds de prix et à d'autres interventions sur le marché, cela peut entraver l'investissement et exacerber le problème

L'Australie exporte plus de gaz qu'elle n'en consomme, mais ses principales réserves sont situées principalement dans le nord-ouest, loin du sud-est où vivent la plupart des gens et où la demande est la plus forte. L'autorité de régulation de la concurrence a averti que les États de l'est pourraient être confrontés à une pénurie de gaz d'ici à 2027.

Le plan du chef de l'opposition Peter Dutton obligerait les exportateurs de la côte est - principalement QCLNG et Australia Pacific LNG, exploités par ConocoPhillips COP.N - à acheminer 10 à 20 % de produits supplémentaires vers le marché intérieur, l'offre supplémentaire provenant de gaz non contracté vendu sur les marchés spot internationaux.

Mark Hatfield, directeur général de Chevron Australia, a comparé la proposition de M. Dutton à un système de réservation de gaz dans l'État d'Australie occidentale, où Chevron est un producteur important.

Son application prospective a permis à l'entreprise d'évaluer la politique avant de signer des contrats à long terme, ce qui est "tout à fait différent" du projet de M. Dutton, a-t-il déclaré.

"La sécurité énergétique est une cible facile pour le football politique... certaines des choses que nous voyons actuellement sont peut-être des solutions à court terme qui pourraient avoir des implications à long terme avec des résultats négatifs", a déclaré M. Hatfield.

ExxonMobil Australia, qui produit du gaz dans le détroit de Bass, principale source d'approvisionnement des États de l'Est, a déclaré que l'augmentation de la production était "la clé pour garantir un gaz fiable et abordable".

"Les restrictions réglementaires qui empêchent ou entravent le développement de nouvelles sources d'approvisionnement en gaz se sont aggravées et les risques normaux sur les marchés du pétrole et du gaz, tels que les risques géologiques et techniques, ont été remplacés par les risques liés à la politique gouvernementale et à la réglementation", a déclaré le directeur commercial David Berman.