Les géants de la tech convertissent leurs gigantesques paris dans l'IA en profits information fournie par Boursorama avec AFP 01/08/2025 à 08:31
Malgré l'incertitude économique liée aux droits de douane, et leurs dépenses faramineuses dans l'intelligence artificielle (IA), Google, Meta ( Facebook , Instagram), Microsoft , Apple et Amazon ont tous réalisé des bénéfices au-delà des attentes au deuxième trimestre.
"Il y a des moments qui resteront longtemps gravés dans l'histoire des marchés… et la soirée d'hier en fait incontestablement partie, avec les résultats spectaculaires publiés par Microsoft et Meta", a écrit jeudi Dan Ives, analyste chez Wedbush Securities.
Microsoft a franchi jeudi pour la première fois les 4.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. C'est la deuxième entreprise à dépasser ce seuil symbolique après le leader des puces IA Nvidia .
Le groupe informatique venait de publier mercredi un bénéfice net à 27,2 milliards de dollars pour la période d'avril à juin, en hausse de 24% sur un an, et un chiffre d'affaires à 76,4 milliards de dollars (+18%).
Ses activités dans le cloud (informatique à distance et services d'IA aux entreprises) dépassent 100 milliards de dollars de recettes sur l'année fiscale, soit plus que les revenus totaux de Microsoft il y a dix ans.
Meta a aussi ébahi Wall Street mercredi avec son bénéfice net qui a bondi de 36% à 18,34 milliards de dollars, pour des revenus de 47,5 milliards (+22%).
Son patron Mark Zuckerberg a attribué ces performances à l'intégration de l'IA dans les outils de recommandation des contenus aux utilisateurs et de choix des emplacements publicitaires pour les annonceurs, notamment.
Le numéro deux mondial de la publicité numérique affiche ainsi des marges solides malgré l'augmentation régulière de ses dépenses dans l'IA.
- "Mesure de la croissance" -
Une bonne nouvelle pour le dirigeant milliardaire, qui n'a d'yeux que pour la "superintelligence", cette technologie hypothétique aux capacités cognitives supérieures à celles des humains, Graal de la Silicon Valley.
Il a récemment débauché à prix d'or des employés d'OpenAI, Anthropic et Google, et veut investir des "centaines de milliards de dollars" dans de nouveaux centres de données avec des puces de pointe et des ressources énergétiques conséquentes.
Google a également prévenu que ses investissements allaient encore augmenter. Ses dépenses en capitaux doivent atteindre environ 85 milliards de dollars cette année, soit 10 milliards de plus que prévus, à comparer avec 52,5 milliards en 2024.
Elles sont nécessaires notamment pour son activité de cloud, dont les ventes ont bondi de 32%, mais qui peine à répondre à la demande.
Le géant d'internet peut compter sur ses profits : 28,2 milliards de dollars au deuxième trimestre, pour plus de 96 milliards de chiffre d'affaires (+14%).
Le moteur de recherche ne semble pour l'instant pas souffrir de la concurrence de ChatGPT ou Perplexity, ayant lui-même intégré des outils d'IA générative.
"Le marché ne prend pas encore pleinement la mesure de la vague de croissance qui se profile, alimentée par quelque 2.000 milliards de dollars de dépenses prévues sur les trois prochaines années de la part des entreprises et des gouvernements pour déployer des technologies d'IA", a observé Dan Ives.
-Droits de douane -
Les investisseurs guettaient aussi de possibles impacts des guerres commerciales.
Meta et Amazon semblent pour l'instant bénéficier des politiques du gouvernement de Donald Trump. Dans ce climat d'incertitude, les annonceurs se sont repliés sur les plateformes éprouvées du géant des réseaux sociaux.
Amazon.com a de son côté capitalisé sur la baisse de la concurrence chinoise aux Etats-Unis, Shein et Temu ayant perdu l'exemption de droits de douane dont bénéficiaient les petits colis.
La firme de Seattle a aussi réalisé des résultats meilleurs que prévu, notamment grâce aux outils d'IA pour les consommateurs, et pour les entreprises via AWS, sa plateforme de cloud.
Mais celle-ci croît moins vite que ses concurrentes chez Microsoft et Google. Les prévisions d'Amazon pour le trimestre en cours ont déçu. Son titre perdait plus de 6% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York jeudi.
Les résultats trimestriels d'Apple ont eux ravi le marché malgré le coût élevé des droits de douane et son retard dans l'IA.
Le groupe californien a publié jeudi un bénéfice net de 23,4 milliards de dollars (+9%), dopé par les ventes d'iPhone.
Il a ainsi dépassé largement les prévisions malgré une facture de 800 millions de dollars liée aux surtaxes américaines. Et le coût de ces tarifs devrait dépasser le milliard pour le trimestre en cours.