Les fonds de dette privée ont amassé 7,7 milliards d'euros en France l' an dernier information fournie par Agefi Asset Management 23/04/2021 à 12:30
(NEWSManagers.com) - Qu' on se le dise, la désintermédiation bancaire est une tendance de
fond qui ne sera pas facile à juguler. Depuis près d' une décennie, les
fonds de dette privée multiplient les levées records et prennent des
parts de marché aux banques dans le financement des opérations de rachat
à effet de levier (LBO). Et les dernières statistiques révélées par
France Invest soulignent la résilience de ces acteurs alternatifs du
financement.
L' an passé, les investissements ont baissé de 13%, avec 7,5 milliards
d' euros déployés dans 171 opérations. Mais en dépit d' une relative
atonie au premier semestre, les financements par ces fonds de dette ont
explosé au cours du dernier trimestre. " Nous avons constaté une
polarisation des investissements sur certains secteurs, comme dans la
santé, l' IT, l' agroalimentaire ou bien encore le courtage d' assurance" ,
souligne Cécile Mayer-Lévi, présidente de la commission dette privée
chez France Invest. Avec 37 opérations, le secteur médical et les
biotechs ont en effet enregistré une hausse de 164% du nombre de
financements en 2020. En parallèle, les biens et services industriels et
le retail ont vu le nombre d' opérations décroître de respectivement 40%
et 39%.
Autre fait notable, l' envolée des valorisations des entreprises de
certains secteurs n' a pas été suivie par une inflation des leviers
d' endettement. Alors même que ces fonds de dette sont souvent pointés du
doigt sur ce sujet. " Nous avons vu certains acteurs faire preuve
d' une relative agressivité, néanmoins les banques ont aussi été très
actives, notamment dans le domaine de la santé où les leviers ont
parfois pu être supérieurs à 6 fois l' Ebitda" , témoigne Cécile
Mayer-Lévi. Pas de quoi toutefois renverser la montée en puissance des
fonds de dette privée, dopés par l' appétit des investisseurs de tous
bords. Selon France Invest, ces gérants ont levé pas moins de 7,7
milliards d' euros, soit 11% de plus qu' en 2019. Une dynamique notamment
expliquée par le doublement des fonds de dette d'infrastructures, qui
représentent à eux seuls 2,3 milliards d' euros.
L' avènement de la crise sanitaire a été un crash-test pour cette
jeune classe d' actifs et le constat s' avère pour l' instant rassurant.
Les opérations de LBO financées par des fonds de dette privée n' ont pas
enregistré de bond significatif d'entreprises en difficulté. De quoi
rassurer les investisseurs institutionnels désireux de s' affranchir des
rendements nuls ou négatifs constatés dans les marchés obligataires les
moins risqués.