Les banques américaines ont fait fi d'incertitudes accrues, dépassant les attentes au 3T
information fournie par Boursorama avec AFP 14/10/2025 à 17:10

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / MICHAEL M. SANTIAGO )

JPMorgan Chase a ouvert la salve de résultats publiés mardi matin par les banques américaines qui, toutes, ont dépassé les attentes grâce aux commissions engrangées dans la gestion d'actifs et la banque d'affaires dans un contexte d'"incertitudes" géopolitiques accrues.

"Malgré quelques signes de ramollissement, en particulier sur la croissance de l'emploi, l'économie américaine est restée résiliente d'une manière générale", a remarqué Jamie Dimon, patron de JPMorgan, cité dans un communiqué.

"Cependant, il continue d'y avoir un degré élevé d'incertitudes découlant d'un contexte géopolitique complexe, des droits de douane et des incertitudes commerciales, des prix élevés des actifs et du risque d'inflation persistante", a poursuivi celui dont les commentaires sur l'économie sont surveillés de près, évoquant des "forces complexes".

Le chiffre d'affaires de la banque, la plus grosse des Etats-Unis en terme d'actifs, a progressé de 9% sur un an à 46,43 milliards et le bénéfice net de 12% à 14,39 milliards, quand le consensus des analystes de FactSet anticipait respectivement 45,47 et 13,50 milliards.

"Nous avons continué de bénéficier d'une activité supérieure des clients et d'une demande de financements dans les activités de marchés", qui ont enregistré un chiffre d'affaires record de près de neuf milliards de dollars, a souligné M. Dimon.

Il précise également que, dans la gestion de fortune, les primo-investisseurs - plus de 43.000 - ont atteint un niveau inédit au troisième trimestre et que le flux net des actifs sous gestion était "resté solide" à 109 milliards de dollars.

La banque d'affaires Goldman Sachs a largement dépassé les attentes du marché grâce à la bonne dynamique de ses activités de conseil et aux commissions dans la banque d'investissement.

Son bénéfice net ressort à 4,1 milliards de dollars (+37% sur un an), et à 12,25 dollars rapporté par action (donnée privilégiée par Wall Street), contre 11 dollars environ anticipés par les analystes.

- Volatilité -

Le PDG David Solomon, cité dans un communiqué, a fait état d'un "environnement de marché plus favorable" entre juillet et septembre.

Après un deuxième trimestre marqué par une forte volatilité due notamment à la politique économique de Donald Trump, l'établissement new-yorkais a profité d'un regain d'activité chez ses clients.

Il a enregistré, par exemple, un bond de 42% des commissions dans la banque d'investissement et de 60% dans l'activité de conseil, grâce à un contexte favorable aux fusions-acquisitions.

En conséquence, son chiffre d'affaires a réalisé sa troisième meilleure performance trimestrielle à 15,18 milliards de dollars (+20%).

Sans surprise, Citigroup a également été aspiré dans cette spirale positive, en particulier le dynamisme des marchés financiers. Son chiffre d'affaires a progressé de 9% sur un an à 22,1 milliards de dollars et son bénéfice net a bondi de 16% à 3,8 milliards.

Mais la banque a subi une dépréciation exceptionnelle de 726 millions de dollars liée à la vente de 25% du capital de sa filiale mexicaine Banamex.

JPMorgan a dérogé à sa tradition en indiquant ne pas être exposée à la récente faillite du fabricant de pièces détachées automobiles First Brands et avoir inscrit une charge de 170 millions de dollars liée à celle de Tricolor, financement et vente de véhicules d'occasion.

Du côté de Wells Fargo, le trimestre a également été porteur malgré une charge de 296 millions de dollars due à des indemnités de licenciement. Mais les provisions pour créances douteuses ont reculé de plus de 36% à 681 millions.

Son bénéfice net est passé à 5,59 milliards, contre 5,11 milliards un an plus tôt, et le chiffre d'affaires à 21,44 milliards (+5,20%).

"Bien que des incertitudes économiques persistent, l'économie américaine est restée résiliente et la santé financière de notre clientèle reste solide", a constaté le directeur général Charlie Scharf, qui vient d'être nommé également président du conseil d'administration.

BlackRock, plus gros gestionnaire d'actifs au monde, a également fait mieux qu'attendu, toujours porté par des marchés financiers dynamiques et la croissance de ses fonds indiciels.

Son chiffre d'affaires s'est envolé de 25% à 6,5 milliards mais son bénéfice net a fondu de 19% à 1,3 milliard de dollars, à cause notamment de dépréciations d'actifs.

A fin septembre, ses actifs sous gestion dépassaient les 13.400 milliards de dollars (+17% sur un an).

A l'ouverture de Wall Street, JPMorgan Chase reculait de 3,27%, Goldman Sachs de 4,55% et Citigroup de 0,54%. En revanche, Wells Fargo gagnait 2,14% et BlackRock 1,64%.