Les approches financière et extra-financière forment un tout, estime Neuberger Berman information fournie par Agefi Asset Management 27/03/2018 à 10:15
(NEWSManagers.com) - Chez Neuberger Berman, l'intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) s'applique à toutes les classes d'actifs. Non seulement aux actions, mais également à l'obligataire et aux classes d'actifs alternatives comme le private equity. Et sur le front obligataire, la société de gestion américaine, à la tête de quelque 300 milliards de dollars d'actifs sous gestion, s'est attaquée récemment à la promotion de l'approche ESG dans le crédit " non-investment grade" , soit quelque 40 milliards de dollars d'actifs sous gestion. Une approche qui n'est manifestement pas encore très répandue dans l'univers de l'investissement high yield.
Mais pour Chris Kocinski, responsable de la recherche Crédit Non-Investment Grade chez Neuberger Berman, l'approche ESG fait partie intégrante de l'évaluation d'une société au même titre que l'analyse financière traditionnelle. " L'analyse financière et l'analyse extra-financière au travers des critères ESG forment un tout. Il ne faut plus les dissocier" , a déclaré à NewsManagers Chris Kocinski, qui était ce 20 mars de passage à Paris. " De leur côté, les propriétaires d'actifs sont de plus de plus nombreux à vouloir prendre en compte l'approche ESG" , a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, Neuberger Berman a récemment mis en place un système de scoring ESG propriétaire. Ce système devrait ultérieurement servir de base aux activités d'engagement que compte développer la société de gestion. Car l'engagement figure désormais au coeur de l'intégration des critères ESG au sein de la plateforme de crédit non-investment grade. Mais Chris Kocinski reconnaît que le chemin risque d'être un peu long pour obtenir des résultats tangibles. " Dans un premier temps, nous allons nous concentrer sur la sensibilisation, l'éducation des émetteurs high yield sur l'importance de la prise en compte des critères ESG" , explique Chris Kocinski.
Car selon des données du fournisseurs d'indices MSCI, l'un des principaux prestataires en matière de données et de notations ESG, les émetteurs high yield sont encore très peu nombreux, un sur cinq au total et seulement 3 sur 100 parmi les émetteurs privés, à analyser et valider les données utilisées par MSCI pour leur notation. Autrement dit, le manque d'engagement des émetteurs yield vis-à-vis des critères ESG est patent, ce qui peut aussi impliquer que les notations MSCI peuvent se fonder sur des informations incomplètes. D'un autre côté, Neuberger Berman souligne que 40% des appels d'offres et des formulaires de due diligence envoyés par les clients institutionnels cherchent à savoir comment la société de gestion intègre l'ESG dans son processus d'investissement. Il y a donc un fossé considérable entre les demandes des clients et les réponses des émetteurs.
Chris Kocinski se veut toutefois optimiste. " Les émetteurs sont souvent réceptifs à nos suggestions pour améliorer leurs pratiques ESG et leur transparence sur ces critères, notamment lorsqu'on leur propose des analyses et des recommandations précises" , explique-t-il. Reste à démontrer l'impact positif d'une telle démarche sur la performance. " Nous sommes intimement persuadés que l'investissement responsable a un impact positif sur la performance. Mais il est encore trop tôt pour le démontrer dans l'univers du crédit non-investment grade. Il nous faut traverser l'intégralité d'un cycle de défauts pour tirer des premières conclusions" , reconnaît le responsable.