Le secteur européen de la défense peut répondre à la demande de l'UE, dit le PDG de SAAB information fournie par Reuters 06/03/2025 à 13:48
par Johan Ahlander
Le secteur européen de la défense est capable de répondre à la demande croissante en équipements militaires des Etats membres de l'Union européenne (UE) mais les négociations doivent s'accélérer, a déclaré mardi le président-directeur général de l'entreprise suédoise de défense SAAB SAABb.ST .
L'Europe cherche à augmenter ses dépenses de défense après que le président américain Donald Trump a suspendu l'aide militaire apportée par Washington à Kyiv.
Réunis pour un sommet extraordinaire consacré à la défense européenne et à l'Ukraine, les dirigeants européens examineront une proposition de la Commission européenne concernant un plan de 800 milliards d'euros visant à renforcer les capacités des Vingt-Sept en matière de défense.
Les entreprises du secteur européen de la défense cotées en Bourse ont vu leur action grimper depuis et affirment être capables d'accroître leur production, avertissant malgré tout qu'il faudra du temps et que cela dépendra de la capacité des différents gouvernements à concrétiser en contrats ces prises de positions.
"Nous pouvons le faire, absolument", a déclaré à Reuters Micael Johansson, le directeur général de SAAB, interrogé sur la capacité du secteur européen à faire face à la suspension de l'aide américaine à Kyiv.
"Ce ne sera pas fait en l'espace d'une semaine ou d'un mois (...) mais je suis convaincu que cela peut être fait."
Si les entreprises européennes rattrapent leur retard, les cinq plus grands producteurs en armement étaient tous Américains en 2023, selon les dernières données de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
SAAB, qui produit des avions, des sous-marins et des systèmes anti-char, a vu son titre grimper de 60% cette année.
Les volumes concrets des demandes devraient être discutés plus tôt lors des négociations avec les gouvernements nationaux pour donner aux entreprises la confiance nécessaire pour se développer, selon Micael Johansson.
Ce dernier ajoute qu'il reste des goulets d'étranglements dans les chaînes d'approvisionnement pour certains composants.
"Ensuite, du côté de l'industrie, on pourra commencer à prendre un peu plus de risques (...) pendant que nous négocions réellement les contrats. Cela doit être beaucoup plus rapide", affirme le PDG.
(Reportage de Johan Ahlanderl; version française Zhifan Liu, édité par Kate Entringer)