Le secteur de la santé actuellement le plus attractif au monde
information fournie par Le Cercle des analystes indépendants 02/10/2025 à 14:10

Chercheur au travail dans le secteur de la santé. (Crédits: Adobe Stock)

Malgré les turbulences politiques et les disparités géographiques, le secteur mondial de la Santé affiche aujourd'hui le meilleur profil de performance parmi les grands secteurs boursiers. Avec un rating EQUITY GPS agrégé de 6,3/10, il surpasse les autres segments du marché en termes d'espérance de gain à trois mois. Porté par des dynamiques technologiques, une résilience post-Covid et une domination américaine toujours marquée, ce secteur stratégique attire à nouveau l'attention des investisseurs. Décryptage d'un univers complexe, entre stabilité structurelle et promesses de rendement.

Aujourd'hui, avec un rating agrégé de 6,3/10 au niveau mondial, le Secteur de la Santé affiche le rating EQUITY GPS et l'espérance de gain les plus élevés parmi les 11 secteurs GICS de niveau 1 :

ratings agrégés.
Avec 761 valeurs pesant un total de 8 464 milliards d'euros, les valeurs de la Santé représentent à ce jour 8% de la capitalisation boursière mondiale suivie par EQUITY GPS (7700 valeurs, 108 000 milliards d'euros), soit le 6ème rang par ordre décroissant après les Technologies de l'Information (24%), les Financières (17%), l'Industrie (11%), la Consommation Discrétionnaire (11%), la Communication (8%), et avant la Consommation de Base (6%), l'Energie (5%), la Chimie-Matériaux (4%), les Services aux Collectivités (3%), l'Immobilier (2%).

De 2000 à 2025, la pondération de la Santé dans la capitalisation boursière mondiale a été globalement stable et a connu un pic important, maintenant résorbé, lié à la crise du Covid. Si la croissance du poids des Technologies de l'Information a « écrasé » complètement les autres secteurs, la Santé, secteur de plus en plus technologique également, fait partie des rares dont le poids n'a pas décru en proportion.

Par régions, les valeurs américaines représentent aujourd'hui 60% de la capitalisation du secteur l'Europe 22% et l'Asie 18%.
Cette domination américaine s'explique par de nombreux facteurs durables, dont :
-    La taille de l'économie américaine
-    La taille de la population (347 m)
-    Un PNB par habitant élevé (67kEUR, vs 54 en Suède, 48 au R.U., 44 en Allemagne ou 39 en France et 34 en Italie)
-    Une capacité à et culture de l'innovation très élevées
-    Une quantité de travail importante au long de la vie (non-limitation du temps de travail hebdomadaire, âge moyen de cessation d'activité à 67 ans vs 63 ans en France, 12 jours de congés payés par an vs 25 en France, 5 jours fériés par an vs 11 en France, 6 mois d'indemnisation de chômage vs 13 à 27 mois en France, taux de remplacement du dernier salaire lors du chômage de 45% aux USA contre 57 à 75% en France…)
-    Un taux de prélèvement libératoire (taxes + charges sociales) de 27% du PNB vs 46% en France
-    Une profondeur des marchés de capitaux finançant les entreprises à tous les stades de leur évolution
-    Aux éléments généraux ci-dessus s'ajoute le fait que les USA ne négocient pas généralement le prix des médicaments de façon centralisée contrairement à tous les autres pays avancés, d'où des marges relativement très élevées pour toutes les sociétés de santé, américaines ou autres, opérant dans le pays.

Incidemment, comme le système de protection sociale étatique y est minimal, le prix de l'accès à la santé aux USA est devenu au fil des décennies un sujet politique local de plus en plus sensible et controversé, impactant fréquemment les cours des valeurs du secteur au début de chaque nouvelle administration.

Sans surprise compte tenu des enjeux de politique intérieure, on peut observer même de ce côté de l'Atlantique que l'administration Trump2 a été particulièrement active sur le thème, ce qui a contribué à une faiblesse des cours du secteur au gré des annonces du Président ou de son hétérodoxe Ministre de la Santé Robert F Kennedy Jr.

Si la performance boursière du secteur mondial en a été affecté, sa performance économique est demeurée généralement tout à fait intéressante à quelques exceptions notables.

La conjonction de ces deux éléments a amené le rating EQUITY GPS agrégé pour le secteur à des niveaux constructifs : la Santé affiche aujourd'hui un rating agrégé constructif à 6,3/10, historiquement cohérent avec une performance ultérieure à 3 mois en rythme annualisé positive à deux chiffres. De plus, le Sentiment de Marché du secteur est sorti de la phase «Baissière» dans laquelle il était rentré dans le sillage du « Liberation Day » et est dans une phase actuellement «Neutre» ou «Normale» :

Healthcare World.

Par sous-secteur de niveau 3, les sociétés classées en « produits pharmaceutiques » occupent le premier rang de la capitalisation boursière mondiale du secteur de la Santé avec 40% du total, avant les Équipements et fournitures de soins de santé (19%), la Biotechnologie (17%), les Prestataires et services de soins de santé (15%), les Outils et services en sciences de la vie (8%), et les Technologies de la santé (1%).

Comme toutes les taxonomies, cette répartition est conventionnelle et peut masquer des appartenances « mixtes » d'une même société à différents sous-secteurs. En particulier, la frontière entre Produits pharmaceutiques et Biotechnologie a vocation à devenir de plus en plus poreuse au fur et à mesure des effets, ici comme ailleurs, des progrès techniques et technologiques parfois exponentiels.

Les Produits Pharmaceutiques (6/10 au global) présentent un Rating EQUITY GPS sensiblement plus faible en Europe (2,5/10) qu'en Amérique (9/10) ou en Asie-Pacifique (6/1).

Les Équipements et fournitures de soins de santé affichent également un rating global constructif, et meilleur en Amérique et en Asie qu'en Europe :

Les Biotech sont attractives, quelle que soit la zone géographique, avec des ratings agrégés entre 7 et 8/10 pour chaque grande région.

Les Prestataires et services de soins de santé (15%) paraissent généralement plus attractifs en Asie et en Europe qu'aux USA, principalement à cause d'une performance boursière moins bonne (impacts des scandales passés en Europe maintenant absorbés, mesures correctrices prises par les entreprises et les régulateurs, etc…) :

Les entreprises des deux derniers sous-secteurs de la Santé (les Outils et services en sciences de la vie, et Technologies de la santé, paraissent également généralement plus attractives en Amérique et en Asie qu'en Europe, selon notre méthodologie.

Enfin, une analyse par valeur demeure comme toujours centrale selon nous : le tableau suivant présente les vingt valeurs de la Santé dans le Monde présentant un potentiel particulièrement attractif dans le monde selon nos méthodologies.

Au total, leur rating EQUITY GPS moyen est de 9/10, et leurs performances observées historiquement (sur 17 ans) après que leurs ratings ont été observés au-dessus de 7,5/10 s'est élevé en moyenne à +9% sur trois mois en non-annualisé, ce qui présage, selon notre méthodologie, d'un potentiel de performance particulièrement attractif à l'avenir :

Valeurs de santé.

Parmi ces 20 valeurs les plus attractives selon nous dans le secteur de la Santé dans le Monde, 8 sont américaines, 7 asiatiques, 5 européennes dont 1 française.

Cette répartition géographique signale incidemment un des grands avantages d'une recherche appréciée dès le départ à l'échelle globale, et ce tout particulièrement dans un secteur économique de plus en plus mondialisé (en matières d'échanges, d'actionnariat, de flux d'épargne, de gestion de portefeuille, de politiques publiques et réglementations…) : celui de maximiser le nombre de valeurs présentant des potentiels intéressants sur lesquelles potentiellement allouer des ressources en matière de recherche et d'analyse pourrait s'évérer particulièrement approprié en matière de performances de gestion ultérieures.

Cette liste n'est évidemment pas exhaustive, et les valeurs du 1er décile ou 2ème ou 3ème décile de ratings EQUITY GPS ont également des profils intéressants pouvant éventuellement mériter attention pour ce qui concerne leur potentiel de performance future relative, notamment par rapport aux titres du secteur affichant actuellement les ratings les plus faibles.