(Actualisé avec contexte, précisions)
PARIS, 21 décembre (Reuters) - Le projet d'achat d'un Airbus
A319neo présidentiel, envisagé sous le quinquennat de François
Hollande après une panne de son A330, a été gelé par Emmanuel
Macron à son arrivée au pouvoir, le temps de mener une étude sur
"les coûts et les contraintes" des déplacements de l'exécutif, a
indiqué jeudi l'Elysée.
Selon la Tribune, le chef de l'Etat souhaitait "s'offrir son
Air Force One" d'une valeur estimée entre 130 et 150 millions
d'euros mais aurait décidé, face à la polémique soulevée
mercredi par le vol Tokyo-Paris du Premier ministre Edouard
Philippe, de reporter la commande de l'appareil.
"Il existait un projet d'achat d'un A319 par les équipes
précédentes", a-t-on indiqué à l'Elysée. "En mai, quand Emmanuel
Macron est arrivé, il a mis en stand-by le projet et il a décidé
avec le gouvernement de lancer le mois dernier une étude
approfondie des coûts et des contraintes des déplacements
réalisés par les membres du gouvernement et par le président,
car nous disposions de six mois d'expérience"
"A l'issue de ce travail, qui va durer encore plusieurs
semaines, toutes les solutions qui permettront d'améliorer les
déplacements présidentiels et gouvernementaux seront étudiées",
a-t-on ajouté.
La réflexion sur l'acquisition d'un A319neo avait été lancée
après la panne de l'A330 présidentiel de François Hollande en
février 2016 à Lima, contraignant le chef de l'Etat à prendre un
Falcon pour poursuivre sa tournée diplomatique.
Acheté d'occasion en 2010 à Air Caraïbes, l'A330 avait été
transformé en avion VIP, alimentant l'image d'une présidence
"bling-bling" accolée à Nicolas Sarkozy. L'opposition avait
notamment dénoncé le luxe de l'appareil, surnommé "Air Sarko
One" et dont l'achat et l'aménagement ont coûté 176 millions
d'euros.
A son arrivée au pouvoir en 2012, François Hollande avait
fait valoir que l'avion existait et écarté l'idée de le "mettre
au rebut".
Un A319neo coûte 99,5 millions de dollars au prix catalogue.
Sa version privée peut transporter huit personnes et parcourir
12.500 km ou voler 15 heures sans interruption.
(Marine Pennetier, avec Tim Hepher, édité par Yves Clarisse)