Le pétrole entame-t-il un nouveau cycle baissier ?

information fournie par Boursorama 25/07/2016 à 18:11

Le secteur pétrolier semble de nouveau broyer du noir depuis quelques semaines.

Les prix du pétrole lâchaient plus de 2% lundi à la clôture des marchés européens. Depuis leur pic du 8 juin au-dessus des 50 dollars, les prix de l'or noir ont connu une rechute d'environ 15%. Les investisseurs ne s'en alertent pas, mais le sujet est de nouveau surveillé du coin de l'œil.

Lundi 25 juillet, les prix du pétrole n'ont cessé de creuser leurs pertes, lentement mais sûrement, tout au long de la séance. À 17h35, lors de la clôture des marchés européens, le WTI américain pour livraison en septembre perdait 2,44% à 43,13 USD/baril, de même que le Brent européen perdait 2,27% à 44,70 USD/baril.

Faut-il s'attendre à un nouveau cycle de baisse sur le pétrole ?

Ce mouvement s'inscrit dans une tendance baissière des prix du pétrole débutée le 9 juin dernier, et notamment accélérée le 7 juillet lors d'une mauvaise digestion, par les marchés , de statistiques relatives à l'évolution des stocks de pétrole américains.

Depuis plusieurs semaines, les investisseurs semblent prendre conscience du fait que l'offre de pétrole est vouée à rester élevée à l'échelle mondiale après la chute temporaire de la production au Canada et au Nigéria qui avait réduit l'abondance de l'offre globale au printemps.

« Nous sommes effectivement dans une phase de baisse des cours de l'or noir » commentait lundi Francis Perrin, spécialiste français du marché du pétrole, sur le site Atlantico.fr. La récente tendance baissière peut néanmoins être relativisée du fait que les prix de l'or noir avaient rebondi de 80% à 100% depuis leur point bas atteint en début d'année.

Surtout, Francis Perrin estime que cette nouvelle phase baissière ne devrait pas perdurer. « Il y a en effet des facteurs haussiers qui restent importants, tels que l'augmentation de la consommation pétrolière mondiale, la baisse de la production des États-Unis depuis le printemps 2015 et le recul attendu de la production pétrolière non-OPEP en 2016 ».

« Cela n'exclut pas que la baisse actuelle se prolonge un peu mais il n'y a rien de commun, en termes de durée et d'ampleur, avec l'effondrement des prix du brut entre l'été 2014 et le début 2016 », explique-t-il sur Atlantico.fr.

En bourse, le secteur pétrolier est impacté, mais pas le marché dans sa globalité

Les investisseurs semblent également peu s'émouvoir de l'actuelle tendance négative sur le marché du pétrole, celle-ci n'ayant qu'un effet marginal sur l'évolution globale des marchés actions depuis le mois de juin. Un fort contraste s'observe par rapport au début d'année, où toute variation des prix du pétrole était immédiatement répliquée sur l'évolution des indices boursiers, ce qui n'est désormais plus le cas.

Lors de la séance de lundi, la baisse des cours du pétrole n'a eu qu'un faible impact sur les grands indices boursiers. Le coefficient de corrélation entre l'évolution des prix du pétrole et l'évolution des cours du CAC40 est resté très faible, malgré un éventuel effet d'entraînement après 15h.

Evolution des cours du pétrole WTI et du CAC40 sur la séance du lundi 25 juillet. La corrélation entre les deux variables est restée faible. Source : Boursorama.

La cote parisienne a en effet été tirée à la baisse entre 15h15 et 17h par une baisse conséquente de Technip (-3,76%) et Total (-1,94%), la première capitalisation boursière française ayant tout de même reculé significativement à cause de la baisse des cours de l'or noir.

Hors CAC40, dans le secteur pétrolier et parapétrolier, Vallourec a perdu 3,61% lundi, CGG s'est contracté de 1,53% et Maurel & Prom a terminé en baisse de 1,74%. Hors secteur pétrolier, la baisse du baril n'a eu aucun impact notable sur les cours.

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

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