Le Maire convaincu que Bombardier et CAF rejoindront Alstom-Siemens

information fournie par Reuters 04/10/2017 à 18:49
 (Avec déclarations supplémentaires de Le Maire) 
    PARIS, 4 octobre (Reuters) - Le ministre français de 
l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s'est dit convaincu 
que l'alliance Alstom-Siemens dans le ferroviaire serait un jour 
rejointe par le canadien Bombardier et l'espagnol CAF, leurs 
deux principaux concurrents en Europe. 
    "Ma conviction, c'est que nous aurons une recomposition 
industrielle dans tous les secteurs qui sera beaucoup plus 
rapide que tout ce que nous pensons", a-t-il dit devant les 
commissions des Finances et des Affaires économiques de 
l'Assemblée nationale. 
    "Il y a ceux qui seront en tête et ceux qui seront derrière. 
Nous, nous préférons être en tête et nous préférons prendre 
l'initiative avec Alstom-Siemens dans le cadre d'un accord 
équilibré plus tôt que subir", a-t-il ajouté. 
    "Je suis convaincu que cette consolidation intègrera le 
moment venu et Bombardier et le constructeur espagnol" CAF.  
    "Ça se heurtera à un problème de concurrence, bien entendu 
(...) mais ça rejoint la nécessité de faire évoluer certains 
points de la politique européenne", a conclu le ministre. 
    Bruno Le Maire a d'autre part estimé que le reproche fait à 
l'Etat de ne pas exercer son droit de préemption sur la 
participation de 20% de Bouygues dans Alstom n'avait "pas de 
sens" car l'allemand Siemens aurait, selon lui, renoncé à un 
accord avec le groupe français dans ces conditions. 
    "Dans ce cas, Siemens se serait tourné vers l'autre option 
qu'il avait sur la table, qui est celle de Bombardier", a-t-il 
dit, ce qui reviendrait à laisser "Alstom isolé en France et 
incapable de faire face aux investissements nécessaires pour 
rester dans le flot de la concurrence." 
    Pour le ministre, le rôle de l'Etat "n'est pas de spéculer 
dans des entreprises du secteur concurrentiel" ni de faire des 
plus-values qui "ne sont jamais garanties" et l'exposent à un 
risque financier en cas de retournement du marché. 
    "Prendre une participation à hauteur de 15% nous aurait 
coûté une somme élevée qui se chiffre en milliards d'euros pour 
avoir au conseil d'administration une place non décisionnelle", 
a-t-il encore dit. 
 
 (Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)