(Avec déclarations supplémentaires de Le Maire)
PARIS, 4 octobre (Reuters) - Le ministre français de
l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s'est dit convaincu
que l'alliance Alstom-Siemens dans le ferroviaire serait un jour
rejointe par le canadien Bombardier et l'espagnol CAF, leurs
deux principaux concurrents en Europe.
"Ma conviction, c'est que nous aurons une recomposition
industrielle dans tous les secteurs qui sera beaucoup plus
rapide que tout ce que nous pensons", a-t-il dit devant les
commissions des Finances et des Affaires économiques de
l'Assemblée nationale.
"Il y a ceux qui seront en tête et ceux qui seront derrière.
Nous, nous préférons être en tête et nous préférons prendre
l'initiative avec Alstom-Siemens dans le cadre d'un accord
équilibré plus tôt que subir", a-t-il ajouté.
"Je suis convaincu que cette consolidation intègrera le
moment venu et Bombardier et le constructeur espagnol" CAF.
"Ça se heurtera à un problème de concurrence, bien entendu
(...) mais ça rejoint la nécessité de faire évoluer certains
points de la politique européenne", a conclu le ministre.
Bruno Le Maire a d'autre part estimé que le reproche fait à
l'Etat de ne pas exercer son droit de préemption sur la
participation de 20% de Bouygues dans Alstom n'avait "pas de
sens" car l'allemand Siemens aurait, selon lui, renoncé à un
accord avec le groupe français dans ces conditions.
"Dans ce cas, Siemens se serait tourné vers l'autre option
qu'il avait sur la table, qui est celle de Bombardier", a-t-il
dit, ce qui reviendrait à laisser "Alstom isolé en France et
incapable de faire face aux investissements nécessaires pour
rester dans le flot de la concurrence."
Pour le ministre, le rôle de l'Etat "n'est pas de spéculer
dans des entreprises du secteur concurrentiel" ni de faire des
plus-values qui "ne sont jamais garanties" et l'exposent à un
risque financier en cas de retournement du marché.
"Prendre une participation à hauteur de 15% nous aurait
coûté une somme élevée qui se chiffre en milliards d'euros pour
avoir au conseil d'administration une place non décisionnelle",
a-t-il encore dit.
(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)