MARSEILLE, 9 octobre (Reuters) - Le groupe STEF STF.PA a
annoncé vendredi retirer son offre pour la reprise de la
compagnie maritime SNCM placée en redressement judiciaire en
novembre dernier, invoquant le refus de la Commission européenne
de lui apporter des garanties.
"A défaut d'accord de l'Autorité de la concurrence et de la
Commission européenne, l'offre de la société D'Orbigny Maritime,
fédérée par STEF, ne pourra être présentée au tribunal de
commerce de Marseille lors de l'audience du 14 octobre", peut-on
lire dans un communiqué du spécialiste du froid.
Les offres de reprise restent conditionnées à la résolution
des contentieux européens qui pèsent sur l'avenir de la
compagnie maritime, dont l'actionnaire majoritaire est Trandev,
coentreprise entre Veolia VIE.PA et la Caisse des dépôts.
Il s'agit de la transmission de délégation de service public
(DSP) pour assurer les liaisons et des quelque 440 millions
d'euros d'aides publiques que la Commission européenne juge
illégales et dont elle réclame le remboursement, sauf s'il y a
cessation d'activité et reprise dans un périmètre plus réduit.
De source proche du dossier, on apprend que la Commission
européenne a délivré "trois lettres de confort" aux repreneurs
potentiels, à l'exception de ceux fédérés par STEF.
Ces courriers indiquent que les plans de reprise "seraient
de nature à induire une discontinuité économique" au regard du
droit européen, et donc permettre à l'exécutif européen de
renoncer au remboursement des aides illégales.
Le retrait de STEF laisse en course le transporteur corse
Patrick Rocca, le consortium d'entreprises Corsica Maritima et
la société d'investissement Med Partner de Christian Garin.
L'offre du consortium corse, qui revendique une centaine
d'entreprises insulaires et 60% du trafic de fret entre la Corse
et le continent, a été recommandée par les administrateurs
judiciaires, comme celle de Patrick Rocca, dans un rapport qui
doit servir de base aux débats du tribunal.
La SNCM, qui emploie 1.438 CDD, devrait présenter fin
décembre un résultat net de -10 millions d'euros, contre -50
millions d'euros en 2014. Les offres prévoient la disparition de
la moitié des emplois environ.
(Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse)