Le conseil d'administration de Sabadell émet un avis défavorable sur l'offre de BBVA information fournie par Reuters 12/09/2025 à 11:49
Le conseil d'administration de la banque espagnole Sabadell a émis vendredi à l'unanimité une recommandation défavorable concernant l'offre publique d'achat hostile de BBVA, ajoutant que l'offre de son concurrent espagnol sous-évaluait le groupe.
"Le conseil d'administration considère à l'unanimité qu'il est approprié de recommander à ses actionnaires de ne pas participer à l'échange proposé par BBVA", a déclaré le conseil d'administration dans un communiqué.
Cette recommandation intervient alors que BBVA a officiellement lancé son offre d'environ 15,3 milliards d'euros sur Sabadell ouverte jusqu'au 14 octobre, dans le but de créer la deuxième banque espagnole en termes d'actifs nationaux, d'une valeur d'environ 1.000 milliards d'euros.
"L'offre de BBVA est, à mon avis, la bonne stratégie pour les deux groupes même si elle ne peut aboutir à ce prix", a estimé dans le rapport du conseil d'administration David Martinez, membre du conseil d'administration de Sabadell et principal actionnaire de la banque avec 3,86% du capital à travers Fintech Europe.
Certains analystes s'attendent à ce que BBVA augmente son offre sur sa cible, le prix proposé par la banque offrant dorénavant un différentiel négatif de 9,24% sur le cours de Bourse contre une prime de 30% sur le cours du 29 avril 2024 initialement.
Vendredi, BBVA perdait 0,43% et Sabadell 1,19% vers 08h14 GMT tandis que l'IBEX 35 lâchait au même moment 0,38% et le secteur bancaire européen 0,52%.
La situation est d'autant plus compliquée que le gouvernement espagnol a autorisé l'opération à la condition qu'aucune fusion complète n'intervienne dans les trois années suivant le rachat.
Sabadell estime dans ces conditions que le nouvel objectif de réduction des coûts de 900 millions d'euros en 2029 de BBVA est trop optimiste et a évoqué un "risque de perte de revenus ou de non atteinte des synergies, ainsi que le manque de certitude quant à l'exécution de la fusion proposée".
David Martinez a demandé en conséquence à BBVA de reconsidérer son offre afin qu'elle soit acceptée par 50% des actionnaires.
Si BBVA décidait de retirer cette condition de seuil de 50% et que 30 et 50% des actionnaires apportaient leurs titres, la banque serait contrainte de présenter une autre offre avec l'alternative en numéraire.
(Rédigé par Jesús Aguado, version française Etienne Breban et Bertrand De Meyer, édité par Blandine Hénault)