Le conflit du Tigré a poussé près de 15.000 personnes au Soudan, selon l'Onu information fournie par Reuters 13/11/2020 à 13:14
GENEVE, 13 novembre (Reuters) - Plus de 14.500 déplacés ayant fui les combats entre l'armée éthiopienne et les forces de la région du Tigré sont arrivés au Soudan depuis début novembre, rapporte vendredi le Haut Commissariat de l'Onu aux réfugiés (HCR).
Quatre mille d'entre eux ont passé la frontière en 24 heures, a souligné un porte-parole.
"Le HCR et ses partenaires intensifient leur assistance, mais le nombre de nouveaux arrivants dépasse de loin les capacités sur le terrain", a déclaré Babar Baloch. Le HCR s'inquiète également du sort de plusieurs milliers de réfugiés érythréens hébergés dans un camp dont les combats se rapprochent, a-t-il ajouté.
Michelle Bachelet, haute commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, a elle aussi exprimé "une inquiétude croissante" face à la situation dans le Tigré.
"Il y a un risque que cette situation devienne totalement incontrôlable, qu'elle entraîne de lourdes pertes et des destructions, ainsi que des déplacements massifs à l'intérieur même de l'Ethiopie et à travers les frontières", dit-elle dans un communiqué.
Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a accusé jeudi les forces tigréennes de s'être livrées à des atrocités. Amnesty International, qui cite des témoins, a par ailleurs indiqué que des dizaines voire des centaines de civils avaient été massacrés le 9 novembre dans la région. L'organisation en impute la responsabilité aux troupes locales du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
"S'il se confirme qu'ils ont été délibérément commis par des parties au conflit en cours, ces meurtres de civils constituent des crimes de guerre, une enquête indépendante doit être ouverte et les responsables doivent en rendre pleinement compte", ajoute Michelle Bachelet.
(Emma Farge, version française Jean-Philippe Lefief)